ANSSI : En cas d’attaque, composez le cyber-18

Actualités - Sécurité - Posté on 02 Juin 2017 at 6:10 par Solange Belkhayat-Fuchs
destempsanciens

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Moins de deux semaines après le lancement d’un Mooc de formation de premier niveau à la sécurité des S.I., l’Anssi annonce un dispositif « national » limité pour l’instant à la région Nord, et destiné à tous, Opérateurs d’Importance Vitale non compris.

Administrations, collectivités territoriales, établissements scolaires, associations de quartier, TPE et professions libérales, particuliers et ratons-laveurs, tout le monde est concerné. En bref, une plateforme d’urgence destinée au citoyen, presque 20 ans après celles fondées par le Gouvernement d’Allemagne Fédérale, 15 ans après les initiatives de Grande Bretagne, pour ne citer que les plus importantes.

Une plateforme Web est mise à disposition des victimes et des prestataires pouvant aider à combattre les fléaux numériques. C’est une initiative commerciale, puisque, précise le communiqué, il s’agit surtout de « la mise en relation des victimes via une plate-forme numérique avec des prestataires de proximité susceptibles de restaurer leurs systèmes ».

Dans un second temps, l’Anssi s’engagera dans une « campagne de prévention et de sensibilisation à la sécurité du numérique ». Une mission à qui l’on souhaite de réussir là où des décennies d’acharnement thérapeutique dans les secteurs de l’industrie se sont soldées par de cuisants échecs et de phénoménales pertes d’argent.

Enfin, la « création d’un observatoire du risque numérique permettant de l’anticiper ». Un observatoire qui observe donc, mais de véritable Cert grand public, point.

Comment, dans ce cas, espérer protéger une population avide de réseaux sociaux aux clauses de confidentialité élastiques, assoiffés de téléchargements sauvages, gourmands d’Internet des Objets lesquels sont aussi diserts sur la vie privée de leur propriétaire qu’un moinillon de San Millán de la Cogolla en charmante conversation avec Tomás de Torquemada ?

L’usager (nous tous, y compris et surtout les non-spécialistes) devra, semble-t-il, attendre encore longtemps avant de bénéficier d’un service d’information d’Etat accessible gratuitement sur simple abonnement, anonyme et impartial. Un service qui offrirait de véritables mesures de remédiation ou de mitigation des dangers après attaque, toutes plateformes confondues, tous profils d’utilisateurs compris.

On pourrait imaginer que toute formation ou sensibilisation, si formation il doit y avoir, relèverait plutôt de la responsabilité et de la compétence de l’Education Nationale. Une formation dégagée de tout financement provenant d’organismes privés (prestataires, compagnies d’assurance), assurée sur le long terme et non seulement à l’occasion d’une opération publicitaire … L’InfoSec gagnerait à commencer dès l’école primaire, car c’est souvent par les plus aventureux et les plus téméraires que le risque d’infection peut se déclarer … et c’est surtout par ces aventureux et téméraires que le message numérique et son jargon passent le mieux.

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