Diginotar, panurge, même combat

Actualités - Société - Posté on 13 Sep 2011 at 6:34 par Solange Belkhayat-Fuchs

Tel est pris qui télecopie… les Hollandais, nous rapportent nos confrères de Slate, renoueraient avec les vieilles technologies : télécopie, plume sergent-major, encre et papier… des technologies éprouvées qui ne risquent pas de subir les assauts d’un piratage par Internet.

Un retour qui serait par ailleurs plus ou moins suggéré par le gouvernement des Pays-Bas. Mais est-ce un conseil avisé ?

Le fax, pour quiconque sait plus ou moins modifier une date et une heure système, est le système de transmission le plus facile à falsifier qui soit (avec peut-être une mention « peut mieux faire » pour le télex, encore plus simple à truander). Quant à la plume et l’encre, elles ont nourri plus de faussaires depuis l’invention de l’écriture que les cybermafia Russes, Brésiliennes et Chinoises réunies ne peuvent aligner.

Mais il y a pourtant de l’idée derrière tout çà. La possible émergence de vieux métiers oubliés, tel que marchand de plaquettes de bois coupées en deux, ou graveur de sceaux, vendeur de cire, marchand de bougies, fabricant de tampons encreur, représentant en encres sympathiques, libraires spécialisés dans l’éditions de livres de « chiffre » à tirage très limité… Les liaisons Internet seraient rapidement détrônées par le téléphone (à ligne terrestre), voir par la télégraphie ou les signaux de fumée.

Mais la phrase la plus inquiétante de l’article de Slate est bien la dernière : « le gouvernement néerlandais planche sur la conception d’un nouveau système d’identification plus sûr… ». Une technologie « garantie par l’Etat », un système de protection « officiellement réputé inviolable »… autrement dit un système de certification dont la crédibilité ne pourra être mise en doute… le doute, probablement la valeur la plus difficile à entretenir en matière de sécurité informatique.

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