Du côté de Sa Gracieuse Sécurité

Actualités - Société - Posté on 22 Juin 2012 at 9:19 par Solange Belkhayat-Fuchs

Les qualificatifs de « misrepresentation » de « Distress and Arm »… (en French dans le texte, de diffamation), ont été évoqués pour qualifier le blog d’une fillette de 9 ans qui avait pour tout crime tenu un journal de ses repas de cantine scolaire. Nos confrères du quotidien 20 Minutes en retracent un récit épique, digne des heures de gloire des combats de suffragettes : Martha Payne est transformée en passionaria de la lutte contre la malebouffe cantinière, soutenue dans son combat par de grands chefs de cuisine Britanniques (non, ce n’est pas là un lapsus) tel que Jamie Oliver. Aucun de nos confrères ne fait pourtant la moindre remarque sur la condamnation a priori du blog de cette enfant. Pourquoi une si vive réaction devant la photographie d’un steak-coquillettes-jellow dans un monde qui médiatise le marmiton, qui dresse des autels aux gâte-sauces et qui tresse des couronnes de laurier-sauce aux participants de Cauchemar en cuisine, de Top Chef, MasterChef, Miam et autres Dîners presque parfaits. Peut-être est-il plus simple de menacer un enfant blogueur qu’une société de production ? Ou peut-être que la puissance supposée d’un message sur Internet est considérée comme considérablement plus importante qu’une soupe télévisuelle, fût-elle accompagnée de crème fleurette.

Plus inquiétante, cette proposition de loi Britannique que dénonce la BBC et qui, insensiblement, étend au courrier de surface la loi supprimant la confidentialité de la correspondance électronique privée au Royaume Uni. Pour l’instant, le glissement progressif du plaisir de censeur se limite « à ce qui est écrit à la surface de l’enveloppe »… ce qui laisse planer un doute sur le contenu privé du texte des cartes postales, s’inquiète l’auteur de l’article.

Il est très peu probable que les groupes de terroristes (ceux-là même qui justifient soi-disant de telles lois) inscrivent en clair sur les enveloppes « Jeudi prochain, nous allons faire sa fête à la Reine à grand renfort de sauce à la menthe explosive ». Il est tout aussi peu probable que des terroristes terrorisant utilisent régulièrement le courrier de surface en utilisant de manière régulière des adresses postales fixes. Le but d’une telle disposition pourrait bien être plutôt de permettre de « profiler » les usagers réguliers du courrier papier, ceux-là même qui échappent aux lois antiterroristes autorisant le flicage des communications numériques … Et si un tel texte venait à passer, les opérateurs postaux, dont la Poste Royale, devront être en mesure de conserver un an durant un fac-simile des enveloppes. De quoi créer, au nom du Terrorisme International, l’un des plus grands chantiers de Ged et de gestion « Big Data » que la Royale Albion n’ait jamais connue.

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