Hacker n’est pas jouer

Actualités - Espionnage - Posté on 18 Avr 2012 at 10:51 par Solange Belkhayat-Fuchs

Lorsque la marine US ou le Department for Homeland Security investissent dans les Xbox et autres consoles, ce n’est pas pour soulager leurs fonctionnaires d’un excès de stress… mais pour hacker le petit « chez soi » de tous les accros de Halo2, Splinter Cell et drogués de Call of Duty. L’article de Lisa Vaas sur le blog de Sophos explique que les autorités Etats-Uniennes s’offrent les services de sociétés spécialisées dans l’intrusion des systèmes informatiques en leur demandant de leur ouvrir l’accès aux contenus des millions de consoles en service. Que les valeureux combattants de la Rue du Texel se rassurent, ces piratages ne sont pas destinés à nuire aux maigres revenus du MPAA et autres gagne-misère de l’industrie du divertissement, ni à espionner les paisibles foyers nord-américains possédant ados, consoles et extensions vidéo révélatrices (Kinex par exemple). Il s’agit en fait de pourfendre les criminels qui utilisent ces réseaux protégés (au contenu souvent chiffré) qui pourraient servir à camoufler leurs communications jihadesques et terroristes, voir à épingler au passage quelques cyberpédophiles sévissant sur les Xbox Network et autres services Sony Entertainment (lorsque ceux-ci ne sont ni hackés par les Anonymous, ni interrompus pour raison de maintenance).

Mais comme le cyberpédophile et le terroriste mahométan ne sauraient justifier une telle inquisition espagnole au sein des foyers américains (ainsi l’exige le US Privacy Act) le principal sous-traitant-es-piratage-de-console est obligé de se rabattre sur les modèles exportés et utilisés au-delà des frontières du nouveau monde. Logique. Les cyberpédophiles et les intégristes du pays de Mahom agissent et vivent nécessairement en dehors du Royaume de la Liberté et des Droits Constitutionnels.

Si donc d’aventure nos chers ados s’aperçoivent que le Boss du quatrième niveau est particulièrement difficile à abattre, que l’énigme du quatrième tableau leur demande le numéro de carte de crédit de papa-maman ou que le code d’accès à l’ordinateur Covenant correspond aux crédences du compte de messagerie familiale, qu’ils ne s’en émeuvent point : ce ne sont que les avatars de paisibles barbouzes travaillant officiellement et légalement pour le compte d’une agence à trois lettres, veillant au salut de l’Empire de l’Ouest et effectuant en nos contrées des cyberpatrouilles tout comme les légions, cohortes et manipules de César patrouillaient en leurs temps tout autour de la Mare Nostrum. Le monde Internet est une immense Gameboy dont les joysticks sont situés quelque part entre Langley, Washington et Fort Meade.

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