IoT, la course de normes cafouilles

Actualités - Posté on 23 Fév 2016 at 2:59 par Solange Belkhayat-Fuchs

Pierre Metivier Une veille de week-end que l’on prévoyait tranquille, et hop, un nouveau consortium IoT apparaît. Cet Open Connectivity Foundation (OCF), prétend réunir assez d’acteurs pour développer une sorte de lingua franca, un socle commun qui devrait permettre aux Objets de l’Internet du monde entier d’inter-opérer. Ce club des industriels de la chaussure qui cause, du bracelet qui mesure et du réfrigérateur qui achète compte quelques grands noms : Arris, Cable Labs, Cisco, Microsoft, Electrolux, Intel, GE Digital, Qualcomm, Samsung… et ce ne sont là que les membres fondateurs.

Promis, les standards (ou normes) qui naîtront de ce thinktank seront ouverts, assurent les susnommés. Ouvert, mais dépendant d’une « certification » après passage sur une plateforme de tests. Au temps pour les espérances du Cnrfid qui espérait jouer un rôle d’ordonnateur du quotidien interconnecté. Lorsque la fosse d’orchestre se situe, à de rares exceptions, sur la côte Ouest des USA, il est difficile pour le premier violon de faire attention à une baguette agitée en Europe.

Idem pour la , AllSeenAlliance, encore un « consortium Théodule » qui espère lui aussi mettre en coupe réglée la forêt d’Objets de l’Internet. On y compte déjà comme membre des Microsoft, Electrolux, Qualcomm, Cisco, mais également NXP, LG, Canon, IBM, Sony, Sharp, Symantec, Zyxel… au total, 257 membres, le ban et l’arrière ban de l’électronique grand public, des réseaux domotiques, de l’électronique embarquée.

Attention, il ne faut surtout pas confondre cette AllSeenAlliance et l’Internet of Thing Consortium qui, également, compte parmi ses membres NXP, perdu au milieu d’un océan d’intégrateurs et vendeurs de services.

Pas de confusion non plus avec l’Industrial Internet Consortium qui, bien qu’orienté vers un monde professionnel et industriel, n’a plus que le mot « IoT » à la bouche. A quel saint se vouer, lorsqu’à force de profusion, la manie des normes bannit les bornes ?

L’on pourrait également faire remarquer qu’hormis un ou deux acteurs du monde de la sécurité jouant de rôle de faire-valoir, la protection de la vie privée ou la préservation des données semblent totalement absentes des agendas de tout ce petit monde. Interconnecter le plus vite possible, échanger, participer au grand Internet 3.0 ou tout ce qui est à toi est à moi mais pas l’inverse prime sur toute autre considération.

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