Le réseau télécom Allemand miné par la NSA et le GCHQ

Actualités - Espionnage - Posté on 16 Sep 2014 at 10:21 par Solange Belkhayat-Fuchs

ToNToN CoPT Les réseaux des opérateurs Allemands Deutsche Telekom et Netcologne (opérateur d’infrastructure fibre) sont compromis par les services de renseignement US, avec la collaboration des services Britanniques du GCHQ révèle le magazine Der Spiegel. Et ce ne sont pas les seuls. Cette intrusion n’est qu’une des pièces d’une formidable machine baptisé « Carte au trésor », chargée de cartographier le réseau Internet.

Plusieurs points de routage BGP appartenant aux opérateurs Allemands figurent sur cette carte, comme nous l’apprend ce document issu des « fichiers Snowden », que l’on peut télécharger depuis les ressources de Cryptome.

La découverte de « Carte au trésor » se place dans la droite ligne du piratage des serveurs d’un autre opérateur d’infrastructure Allemand, la société Stellar qui, dans le courant du mois de mars, avait appris que la « No Such Agency » était capable d’intercepter les communications transitant sur son réseau dans le but de localiser précisément la position géographique de chaque abonné utilisant ce service. Un reportage vidéo, accessible via l’article de Der Spiegel, précise que les barbouzes américaines vont jusqu’à surveiller les faits et gestes de plusieurs techniciens Allemands hautement qualifiés, et possèdent même les mots de passe de plusieurs serveurs assurant un rôle vital dans le routage des flux IP de ce prestataire de service.

En survolant très rapidement les pages de ces « fichiers Snowden », l’on apprend que Carte au Trésor peut effectuer (page 10) plus de 16 à 18 millions d’opérations traceroute par jour, d’établir des liens de routeur à routeur pour remonter jusqu’à l’adresse IP cible et d’enregistrer l’empreinte du système d’exploitation et des logiciels installés sur ladite machine-cible (page 11). Deux niveaux de recherche rapide sont actuellement déployés. Le niveau de recherche le plus « détaillé » est obtenu grâce à des serveurs compromis, situés dans des datacenters de pays étrangers, à l’insu de leurs propriétaires (13 covered servers in unwitting data centers around the globe précise la page 12 du document). Ces serveurs piratés sont situés partout dans le monde. En Asie –Malaisie, Singapour, Taïwan, Chine (2 centres piratés précise même l’auteur de la présentation) Indonésie, Thaïlande et Inde.

En Europe, sont compromis par des serveurs zombifiés des opérateurs de Pologne, Russie, Allemagne, Ukraine, Lituanie et Danemark.

La liste mentionne également des centres de collecte d’information en Afrique du Sud, en Argentine et surtout au Brésil, pays déjà désigné par les fichiers Snowden comme très largement sous-mariné par les espions de la NSA, qui visent en premier chef les grandes entreprises d’exploitation pétrolière. Certains autres exemples utilisent des numéros d’AS du réseau Sita situé en Europe et relayant le trafic IP v4 et v6 provenant d’autres opérateurs dont certains opérateurs Français.

Laisser une réponse