Les entreprises TIC US « pro-dictateurs » dans le collimateur

Politique - Stratégie - Posté on 10 Mai 2012 at 6:27 par Solange Belkhayat-Fuchs

Les USA sont eux aussi en train de vivre leur « affaire Amesys », mais en version plus musclée. L’administration Obama, relate l’Atlantic Wire envisage de prendre des sanctions à l’encontre des entreprises et des personnes ayant, à l’aide d’outils technologiques, aidé les pouvoirs Iranien et Syrien dans leur répression contre les populations civiles. Une déclaration qui, remarque l’auteur de l’article, pourrait concerner bien des entreprises US. Et de citer Hewlett Packard, bénéficiaire d’un contrat d’un demi-million de dollars pour l’installation d’un système de filtrage des emails et d’Internet en Syrie. Ou encore Bluecoat, accusé également d’avoir fourni les outils qui ont servi à bloquer le Web Syrien, ou NetApp, dont le système de stockage destiné au système de surveillance a été installé durant les évènements du mois de mars qui ont boule versé encore et toujours la Syrie. Des accusation étayées (et non démenties à ce jour) par Bloomberg et le WSJ. Et la liste des entreprises « balancées » continue, avec l’Irlandais Cellusys, l’Italien Area Spa, le Britannique Creativity Software qui tous on fait du business sur le créneau du flicage d’Etat tant en Syrie qu’en Iran. Le WSJ en profite au passage pour rappeler que ces outils sont également achetés dans d’autres pays de la péninsule arabo-persique, de l’Arabie Saoudite au Koweit, en passant par les Emirats, le Bahreïn ou le Qatar, qui ne sont pas des modèles de théocraties éclairées. Ceci sans oublier la Tunisie qui a également passé contrat pour des outils de filtrage et de surveillance : McAfee, Bluecoat, NetSweeper, Websense sont montrés du doigt. Il aura fallu attendre qu’éclate le Printemps Arabe pour que le monde entier prenne conscience du fait que certains logiciels de filtrage ou de « deep packet inspection » peuvent, doivent être considérés comme des armes de guerre. Logiciels qui, faut-il le rappeler, sont également souvent en usage dans les démocraties Européennes. Et c’est peut-être là la raison première pour laquelle aucun gouvernement n’a, jusqu’à présent, envisagé de contingenter et règlementer ce genre d’outil. Car leur qualification en arme de répression aurait eu des conséquences très embarrassantes sur leurs usages (ou mésusages) « locaux ».

4 commentaires

  1. TZ

    Et… Cisco en Chine ? Parce qu’en terme de filtrage, le système chinois reste tout de même la référence.

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