Novell fait payer ses patchs

Business - Stratégie - Posté on 05 Oct 2009 at 8:12 par Solange Belkhayat-Fuchs

DdoFrLe temps est à l’orage sur les forums d’utilisateurs Novell. Surtout depuis que « kjhurni » s’est aperçu d’une légère modification des contrats de support garantis par Novell : l’accès à la base de connaissance ainsi que l’obtention des correctifs et des services pack seront réservés à ceux qui auront souscrit un contrat de maintenance. En toutes lettres dans l’avis Novellien : « maintenance or subscription authorization will be required to access service packs and patches (excluding stand-alone security patches) for most Novell products ».

En d’autres termes, et en simplifiant à l’extrême, Novell se réserve de vendre des produits imparfaits (à l’instar de tous ses concurrents) mais, contrairement à ce qu’il est généralement d’usage, soumet la correction de ces imperfections au payement d’un abonnement. Un abonnement que l’on peut difficilement ne pas appeler « impôt annuel d’utilisation». On ne parle pas là d’interventions et développements résolvant des pannes de fonctionnement ou d’exploitation, mais bel et bien de travaux visant à réparer des vices de conception et effectuer des mises à jour. En langage de Ciso, cela se traduit par “faire de la sécurité un centre de profit”. Mais habituellement, c’est du côté de l’acheteur que l’on entend cette formule.

Ce n’est certes pas la première fois que Provoh commet de telles erreurs tant stratégiques qu’humaines*. Très rapidement, le ton monte, les esprits s’échauffent, les insultes fusent, et les premières nuances apparaissent : Ne sont concernés que les produits « non open source » et entrant dans la catégorie des logiciels « disponibles de manière générale » (autrement dits en phase de vie active). Les programmes en fin de cycle de vie voient leur correctifs et ressources libres d’accès. Ce qui ne console pas particulièrement la majorité des clients.

Il faut admettre qu’il est rare que des produits réseaux ou services complexes soient vendus sans un contrat de support. Mais le fait de lier ce contrat et la correction des bugs est un morceau difficile à avaler et une condition pouvant provoquer des situations dangereuses. « Et si, demande un intervenant, un problème dans votre mécanisme d’authentification des clients ayant souscrit ledit contrat m’interdisait l’accès aux correctifs et service-pack ? je serais automatiquement vulnérable ». D’autres encore font remarquer qu’en général, une entreprise achète un logiciel en étant en droit d’espérer acquérir un outil le plus parfait possible, et que toute correction ultérieure ne doit pas être confondue avec un contrat de maintenance, originellement destinée à assister l’usager dans le cadre de l’utilisation quotidienne dudit programme.

Excédée par tant de grogne, la Senior Vice President, Novell Services, TeleWeb and Operations monte au créneau et tente d’expliquer que ces fameux patchs et correctifs contiennent de véritables morceaux de travail et de propriété intellectuelle, et qu’il est donc logique qu’ils soient facturés. L’aplomb avec lequel tout cela est affirmé est tel que pas un membre du forum ne demande à la sémillante Senior Vice President, Novell Services, TeleWeb and Operations si les trous de sécurité préalablement inclus dans les produits contiennent aussi une propriété intellectuelle et une valeur en « heure de développement d’erreurs ».

Aux dernières nouvelles, Novell aurait légèrement fait machine arrière et accepterait de donner libre accès à sa « knowledge base ». Ce qui ne résout en aucun cas la question du payement des correctifs.

En toute logique, les clients Français ne devraient pas être touchés par cette mesure. Car l’achat d’un programme Novell quel qu’il soit, vices de fabrications y compris ne peut être soumis à la « vente liée » d’un contrat de maintenance… dont l’éventuelle souscription est laissé au libre choix du client. En attendant que ne s’enrichissent quelques avocats venus combattre de telles clauses léonines, la lecture du « forum communauté » du ci-devant numéro un des réseaux informatiques promet d’être passionnante et truffée de rebondissements

*NdC Note du Correcteur : C’est simple, j’ai une méthode bien à moi pour me souvenir des flops Novell. Denim et le départ du Docteur Schmidt (le big boss Google aujourd’hui), c’était les dents de mon petit dernier. Avec « let the plumbing down » et l’abandon « officiel » du développement de Netware. L’inutilité du 32 bits (sic) pour les serveurs d’applications, c’était la naissance de mon premier. Les multiples versions des « appwares », c’est quand j’ai connu la femme de ma vie (une scène de ménage par release de toolkit). Les danseuses technologiques telles que DigitalMe… ah, c’était en 99, l’année où on a changé de télé. C’est bête, parfois, les repères humains…

1 commentaire

  1. Michel

    en quoi est-ce différent des patchs Oracle sous metalink ?
    La 10g 10.2.0.3 est censée marcher sous vista (elle est sérieusement buggée sur les procédures stockées) mais voir la page ou on arrive:

    http://www.oracle.com/technology/software/products/database/oracle10g/htdocs/10203vista.html

    en fait elle ne marche vraiment que si on a patché 10.2.0.4, lié à un abonnement metalink 2000€/an.

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