Quand les stats jouent les shérifs

Etude - Tendances - Posté on 19 Août 2011 at 7:33 par Solange Belkhayat-Fuchs

Le New York Times titre « Envoyer la police avant qu’il n’y ait crime ». A Santa Cruz, Californie, la police locale, sans l’aide de « precogs », parvient à intervenir sur les lieux du crime avant même que l’acte soit perpétré. Divination ? Non, estimations statistiques délivrées par un ordinateur, explique le rédacteur de l’article. Et de témoigner sur une arrestation fructueuse survenue sur un parking de la ville.

Il faut dire que Santa Cruz n’est pas une ville comme les autres. Le nombre de barbus unixiens est de loin le plus élevé de la planète, et il s’y tient probablement les réunions les plus cryptiques qui soient entre spécialistes du chiffre et de l’algorithmique de sécurité. Patrie originelle de SCO notamment, ville universitaire par excellence et entourée de thébaïdes pour milliardaires à la retraite, Santa Cruz et ses environs ne brillent pas pour son insécurité. Il serait peut-être risqué d’extrapoler les résultats triomphants clamés par les pandores locaux en d’autres lieux où règne une insécurité légèrement plus tangible. L.A. South Central par exemple.

Il serait tout aussi intéressant d’utiliser ces modèles prédictifs (basés, dit-on, sur des recherches en sismologie) dans d’autres domaines d’application. Sur les chances qu’un virus réellement dangereux soit vraiment intercepté par un antivirus, par exemple, ou sur le nombre potentiel de failles dangereuses que comptera un nouveau système d’exploitation ou un routeur flambant neuf… L’on pourrait ainsi, grâce à ce procédé, développer des correctifs et des banques de signatures avant même que l’auteur du virus ou que l’inventeur d’une faille n’ait entamé l’écriture de son malware ou de son PoC. Plus de problème de déploiement dans l’urgence, puisque les rustines tomberaient des mois avant la découverte des trous. Franchement, les hautes technologies, elles mériteraient presque d’être prises au sérieux.

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