Rapport : Encore trop de spam …

Rapport Sécurité - Tendances - Posté on 22 Août 2012 at 9:48 par Solange Belkhayat-Fuchs

Certes orienté et un brin partial, mais qui, assurent ses rédacteurs, ne repose que sur les métriques de ses outils de détection le rapport semestriel 2012 de F-Secure vient d’être mis à disposition en téléchargement gratuit. Pas de grands changements ni de renversement de tendance. Plutôt une « optimisation des ressources » du côté obscur de la force, avec un usage de plus en plus intensif des « exploit kits » de développement de malwares, et une forme de « microsoftisation » de l’offre, de concentration monopolistique autour de quelques outils. Concentration qui explique la brusque montée en puissance de BlackHole notamment. La recherche d’exploit, explique le rapport F-Secure, est devenu une seconde nature chez les délinquants du net. Les cyber-pirates lancent des attaques très classiques genre « drive by download », souvent en se reposant sur des astuces d’intox et de social engineering et en utilisant la caisse de résonance offerte par les réseaux sociaux. Dès que l’attaque a réussi, une investigation de la machine cible est alors effectuée pour y découvrir des failles et les exploiter.

La seule véritable nouveauté en cette première moitié 2012 a été l’étonnant succès du troyen Flashback qui exploitait un défaut Java et permettait de zombifier des machines sous Mac OS/X. Léger accroissement également d’une variante des scareware (faux antivirus) qui utilisent de nouveaux canaux de diffusion, notamment les SEO (Search Engine Optimization).

Sur le plan de la croissance, aucune surprise : c’est bien la plateforme Android qui constitue la cible privilégiée des auteurs de malwares de flicage et de vol d’information : 65% de croissance durant le second trimestre de l’année.

Sur celui de la longévité, c’est encore et toujours Conficker qui détient la palme. Ce Jeanne Calment de la cybervirologie représente encore 13 % des infections à ce jour, et s’avère relativement persistant dans des pays comme le Brésil, la Malaisie, la Chine, la Roumanie… et très bizarrement la Belgique.

Sans surprise, le rapport F-Secure décerne une mention spéciale à un virus plus médiatique que véritablement répandu : Flame, le virus-espion largué par la NSA et le Mossad contre les infrastructures de certains pays du Golf Arabo-Persique, Iran en tête. Mention spéciale également pour DNS Changer, ce pollueur de mécanismes de routage qui détournait d’honnêtes surfers vers des sites Web généralement peu recommandables. Début juillet, le FBI prenait la décision de tuer les « annuaires DNS de substitution » mis en service dans l’urgence pour contrer le malware DNS Changer et occulter les «annuaires pourris ». Un arrêt d’activité qui a plongé dans le noir les internautes et entreprises encore infectés par le malware et qui, sans le savoir, fonctionnaient grâce à la béquille d’un service de police US.

Il est intéressant de noter que cette coupure (cette intervention de pompier devrait-on dire) a été très mal perçue par une partie des usagers d’internet. Mécontentement d’ailleurs reflété par un sondage effectué par F-Secure et mentionné dans son rapport. Un mécontentement qui dénote l’état de dépendance (d’assistanat disent certains) dans lequel vivent beaucoup d’utilisateurs du Net, qui pourtant pourraient se libérer de cette tutelle en désinfectant leur matériel.

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