Romeo, le dernier roman « sécu » de l’été

Actualités - Espionnage - Posté on 01 Sep 2010 at 10:05 par Solange Belkhayat-Fuchs

Plus que quelques heures avant que ne reprenne le dur labeur quotidien, la surveillance des logs pour certains, les mémos des plans de conformité pour d’autres, la course au déploiement de rustine pour tous… Alors un dernier moment de détente avec une information aussi indispensable que dénuée d’intérêt, une dernière « lecture de plage » : la publication prétendument exclusive des mémoires de l’ex taupe « Romeo » du KGB infiltrée dans les services de Scotland-Yard. Un ouvrage à télécharger sur les serveurs de Cryptome.

Ce même document est également disponible sur le site de son auteur, John Symonds qui, comme toute taupe « officielle » du KGB, tient salon, site web et blog, organise des conférences avec les journalistes Britanniques et attend avec impatience la sortie du film qui retracera sa vie palpitante. Las, la société de production chargée de cette saga ne parle plus tellement de ce film depuis l’hiver dernier et met plutôt l’accent sur l’adaptation à l’écran du Neuromancien. Voilà qui fera toujours plaisir aux geeks.

Qui est John Symonds ? Un espion si peu crédible au début qu’aucune charge n’a été retenue contre lui. Tout au plus la justice de Sa Gracieuse Majesté lui reproche-t-elle d’avoir été un ancien policier un peu ripoux. Son passé d’affreux dans des camps d’entraînement Marocains ne fait pas non plus ciller la justice d’Albion. Il faudra attendre le livre et les révélations d’un transfuge du KGB, Vasili Mitrokhine, pour que soit officialisées les activités de l’agent répondant au nom de code Skot et surnommé Roméo. Car Symonds est formé par Moscou pour devenir non pas un « double zéro », mais un bourreau des cœurs. Sa mission : séduire la gente féminine, de la secrétaire de Ministre à la chèfe de département diplomatique pour lui soutirer des informations.

Mitrokhine, pour sa part, connut un succès bien plus éclatant que son « honorable correspondant ». Cet ancien lieutenant-colonel du KGB, qui acheva sa carrière aux archives devint l’informateur privilégié des SR Britannique après la fin du régime soviétique. Aussi prolifique et disert que le célèbre Vladimir Ippolitovitch Vetrov dit « Farewell », la taupe de la DST, Mitrokhine exhuma des documents parfois explosifs, parfois d’origine douteuse, qui mirent notamment en cause le Ministre de la Défense Charles Hernu.

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