avril 25th, 2018

Crypto-monnaies, aussi fluides que liquides

Posté on 25 Avr 2018 at 8:08

Retour sur l’article de Bitcoin.com titré « 46% des crypto-monnaies lancées en 2017 sont des échecs ». Plutôt que « lancement », l’on devrait parler d’ICO, sorte d’IPO dans le secteur des monnaies virtuelles, à la différence près que cette d’IPO new look se réduit à un « token » négociable à court terme, et n’est en aucun cas une action ou participation dans le capital de l’entreprise qui effectue l’appel de fond.

En se basant sur l’inventaire dressé par TokenData, nos confrères de Bitcoin.com en sont arrivés à des conclusions assez pessimistes. 46% des près de 900 « bitcoin-like » ont bu le bouillon dans l’année écoulée. 276 n’ont pas passé l’hiver, 142 ne sont même pas parvenus à franchir l’étape de l’appel à participation. Et ce n’est pas tout, ajoutent les enquêteurs. On peut considérer que 113 autres ICO sont quasi moribondes, portant la proportion d’échecs à plus de 54% : plus la moindre communication sur les médias sociaux, ou une masse critique si faible qu’elles ne peuvent espérer le moindre succès, même à longue échéance. Quelques instigateurs d’ICO sont même partis avec la caisse, empochant au passage des petites sommes, parfois, mais plus rarement, plusieurs milliers de dollars. Des escroqueries qui ne concernent pas que les créateurs de « finstartup », mais également les intermédiaires et opérateurs de services financiers spéculant sur les monnaies virtuelles. Quelques jours auparavant, la rédaction de Bitcoin.com annonçait l’inculpation des responsables de Weexhange et Bitfunder, victimes d’un vol de 6000 Btc, mais coupables de fausses déclarations et de dissimulation.

Au nombre des échecs et des semi-vies, l’on recense quelques probables escroqueries émanant d’entreprises notamment Africaines, des projets fantaisistes misant sur la mode ou les démons de la spéculation, ou des tentatives désespérées pour renflouer la capitalisation d’une entreprise, Kodak étant l’exemple le plus souvent cité.

Banques centrales : crypto si, monnaie no

Posté on 25 Avr 2018 at 7:25

Champion toutes catégories de la crypto-monnaie d’Etat, le Président du Venezuela Nicolas Maduro lançait, le 20 février dernier, le, Petro dont la valeur sera, assurait-il, étalonnée par les richesses nationales du pays, principalement le pétrole. Dès le premier jour de prévente, le gouvernement annonçait avoir franchi le cap des 735millions d’équivalent dollars, valeur contestée par la majorité des observateurs. Il faut dire que le pays a un long passé de joueur de poker, faisant succéder dévaluations sur dévaluations. Une habitude que n’a pas manqué de souligner Timothy Lee de Ars Technica ou David Floyd dans les colonnes d’Investopedia. Floyd va même plus loin, en affirmant que rien ne vient supporter la valorisation du Petro, et qu’il ne s’agit là que d’une tentative de surfer sur la « bulle crypto » pour compenser une totale absence de croissance. Ainsi l’ont déjà tenté, en vain, Kodak ou Long Blockchain Corp, il n’y a pas plus de chance que cela marche à l’échelon d’un pays.

Quel que soit l’avenir du Petro, la démarche du gouvernement Vénézuélien est en train de faire tâche d’huile, sinon dans les faits, du moins dans les esprits. La Banque Centrale d’Iran parlait sérieusement, il y a deux mois encore, du lancement de sa propre monnaie virtuelle, pour des raisons économiques comparables à celles que connaît le Vénézuela : pays producteur de pétrole, frappé par une inflation constante, entravé par plusieurs mesures d’embargo… Mais te Trésor Iranien revenait sur sa décision quelques mois plus tard. Reste que quasiment toutes les banques centrales font les yeux doux aux chaines de blocs et aux cyber-devises. Et notamment la Monetary Authority of Singapore, la Banque Populaire de Chine, les banques centrales d’Equateur, de Suède… tandis que d’autres tentent de torpiller ce genre d’initiative. Le Nigéria, récemment, expliquait par voie de presse que l’usage des cryptomonnaies s’apparentait à un jeu de hasard. La Pologne, pour sa part, serait à l’origine d’une campagne de désinformation visant discréditer toutes les devises virtuelles, rapporte Business Insider.

Le caractère excessivement spéculatif du cyber-fric, les réticences des gouvernements quant à l’établissement d’un système réellement fiduciaire mais garantissant l’anonymat, les fréquentes affaires de détournement de Bitcoins et autres NEM (casse CoinCheck notamment), le business noir des « Mixers » qui rendent toute traçabilité des règlements impossible, l’excessive technicité de ce moyen de payement sont autant de facteurs qui retarderont (au mieux) la naissance de véritables cryptomonnaies d’Etat.

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