Champion toutes catégories de la crypto-monnaie d’Etat, le Président du Venezuela Nicolas Maduro lançait, le 20 février dernier, le, Petro dont la valeur sera, assurait-il, étalonnée par les richesses nationales du pays, principalement le pétrole. Dès le premier jour de prévente, le gouvernement annonçait avoir franchi le cap des 735millions d’équivalent dollars, valeur contestée par la majorité des observateurs. Il faut dire que le pays a un long passé de joueur de poker, faisant succéder dévaluations sur dévaluations. Une habitude que n’a pas manqué de souligner Timothy Lee de Ars Technica ou David Floyd dans les colonnes d’Investopedia. Floyd va même plus loin, en affirmant que rien ne vient supporter la valorisation du Petro, et qu’il ne s’agit là que d’une tentative de surfer sur la « bulle crypto » pour compenser une totale absence de croissance. Ainsi l’ont déjà tenté, en vain, Kodak ou Long Blockchain Corp, il n’y a pas plus de chance que cela marche à l’échelon d’un pays.
Quel que soit l’avenir du Petro, la démarche du gouvernement Vénézuélien est en train de faire tâche d’huile, sinon dans les faits, du moins dans les esprits. La Banque Centrale d’Iran parlait sérieusement, il y a deux mois encore, du lancement de sa propre monnaie virtuelle, pour des raisons économiques comparables à celles que connaît le Vénézuela : pays producteur de pétrole, frappé par une inflation constante, entravé par plusieurs mesures d’embargo… Mais te Trésor Iranien revenait sur sa décision quelques mois plus tard. Reste que quasiment toutes les banques centrales font les yeux doux aux chaines de blocs et aux cyber-devises. Et notamment la Monetary Authority of Singapore, la Banque Populaire de Chine, les banques centrales d’Equateur, de Suède… tandis que d’autres tentent de torpiller ce genre d’initiative. Le Nigéria, récemment, expliquait par voie de presse que l’usage des cryptomonnaies s’apparentait à un jeu de hasard. La Pologne, pour sa part, serait à l’origine d’une campagne de désinformation visant discréditer toutes les devises virtuelles, rapporte Business Insider.
Le caractère excessivement spéculatif du cyber-fric, les réticences des gouvernements quant à l’établissement d’un système réellement fiduciaire mais garantissant l’anonymat, les fréquentes affaires de détournement de Bitcoins et autres NEM (casse CoinCheck notamment), le business noir des « Mixers » qui rendent toute traçabilité des règlements impossible, l’excessive technicité de ce moyen de payement sont autant de facteurs qui retarderont (au mieux) la naissance de véritables cryptomonnaies d’Etat.