Argument resassé durant la campagne du Président Donald Trump, la constitution d’un haut-commandement du corps de cyber-défense est sur le point de se réaliser. Et, détail d’importance, ce cyber-commandement serait totalement indépendant de la NSA, révèle la chaine PBS.
Le rôle de la NSA dans ce secteur, rapporte la journaliste Lolita Baldor, est de s’investir dans l’espionnage et l’écoute massive des médias numériques : Internet, communications téléphoniques, électromagnétiques et flux de métadonnées de provenances diverses.
La mission de l’armée, quant à elle, est radicalement différente. Un cyber-corps est appelé à se projeter sur des terrains extérieurs, protéger la nation -rôle bien plus actif que la simple activité de renseignement-, voir de riposter en vertu du mantra resassé depuis plus de 10 ans par les trois corps d’armée « The best defense is a good offense ». Or, seuls les militaires, contrairement à la NSA, peuvent être mandatés par le Sénat pour conduire une offensive, numérique ou traditionnelle. Jusqu’à présent, le cyber-commandement, fondé par l’Administration Obama, était embryonnaire, et dépendant du Commandement Stratégique du Pentagone.
En émancipant ce commandement de la « No Such Agency », la Maison Blanche libère donc les militaires de toute tutelle civile et de tous risques de conflits d’intérêts ou de pressions politiques dans la mise en œuvre des missions respectives de ces deux institutions régaliennes.
Reste, fait remarquer Baldor, que la NSA possède une puissance de calcul et d’interception gigantesque et que, pour l’heure, la cyber-armée US ne possède rien, si ce n’est que quelques 6000 cerveaux. Se posera alors, du moins dans un premier temps, la question de la mise à disposition de ces moyens techniques par la NSA, disposition soumise à un contrôle de facto. Côté budget, le Cyber-Command devrait se voir attribuer une enveloppe de 647 millions de $, soit près des trois-quarts du budget général de l’Armée Française tel qu’actuellement établi.