« Blogueur sécu », métier à risque ?

Actualités - Société - Posté on 17 Jan 2011 at 7:16 par Solange Belkhayat-Fuchs

« Nous sommes sans nouvelle de Dancho Danchev depuis août dernier » écrivait Ryan Naraine sur le blog « ZeroDay » de nos confrères ZDNet. Le dernier billet du chercheur en sécurité Hongrois, publié le 11 septembre, dressait la liste des articles traitant depuis plus de trois ans des articles faisant état des activités cyber-jihadistes. Plus rien depuis… fait d’autant plus inquiétant que le blog personnel de Dancho Danchev s’enrichissait de deux ou trois articles par semaine en moyenne.

Pour avoir dénoncé et pourchassé sans le moindre soupçon de xylolangage les réseaux mafieux d’Europe de l’Est, l’on pouvait craindre le pire. Mais, semble indiquer une source indirecte relayant une lettre soi-disant de Danchev lui-même, ce ne serait pas les caïds du RBN et leurs héritiers qui auraient contraint l’auteur au silence, mais la police de son pays, en raison de ses prises de position éditoriale plutôt pro-américaines. Lettre accompagnée de photos montrant un prétendu système d’écoute qui ressemble à tout… sauf à un système d’écoute.

Mais quelques jours plus tard, l’appel de Naraine semble avoir produit quelques effets. En début de semaine, Paul Roberts révèle que Dancho Danchev serait (le conditionnel est important) hospitalisé dans un établissement psychiatrique depuis ce fameux 11 septembre, et pourrait même sortir prochainement. Information immédiatement répercutée par Bill Brenner notamment. Ce « scoop », révélé par le quotidien Dnevnik, est également truffé de conditionnel. Quelles sont les raisons de cette hospitalisation ? Cet internement est-il réel ? Notre chasseur de botnet est-il l’auteur de la lettre reçue par Naraine ? Les pressions policières sont-elles plausibles ? Dans quelle mesure tout cela ne serait pas une opération d’intoxication organisée par les pègres des pays de l’Est, compte tenu des nombreux brûlots que Danchev a lancé contre les vendeurs de viagra, les marchands de scarewares, les chefs d’orchestre de SEO, les gardiens de botnets et les hébergeurs véreux ? Ou est-ce là le fruit d’un accès de paranoïa provoquée par la pression psychologique importante et le travail incessant que s’imposait Danchev ? Il est peu probable que l’on puisse un jour obtenir de véritables réponses à toutes ces questions. Souhaitons simplement un rapide retour «en ligne » du plus célèbre chasseur de malwares Hongrois.

Laisser une réponse