79 Mrd de $, l’argent du « bigbroterisme » opérateurs

Business - Stratégie - Posté on 17 Nov 2015 at 2:14 par Solange Belkhayat-Fuchs
crédit : Danny Mekic'

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C’est le business florissant des données de géopositionnement vendues sous l’appellation « Telco Data as a service » (TDaaS). Un marché qui flirte avec les 24 milliards de dollars cette année et devrait dépasser 79 milliards de dollars en 2020, estime une étude du groupe 421 rapportée par cet article de Ad Age. De telles données sont commercialisées par des détaillants spécialistes, tel que SAP, qui revend cette « surveillance permanente as a service » sous le nom très discret de « Consumer Insights 365 ». « Grâce à notre service, explique en substance la brochure du service, vous savez exactement à quelle heure arrive votre client, combien de temps il demeure sur place… » et surtout « combien de fois il revient sur les lieux » : c’est là plus que de la simple analyse statistique de fréquentation, cela relèverait presque du marquage individuel. Des indiscrétions pourtant garanties « anonymes ». Mais plus personne n’est vraiment dupe quant au véritable anonymat dès lors que les données de ces TDaaS passent au crible de n’importe quel logiciel d’analyse « big data ». Avec de tels procédés, bien sûr, personne ne connaît le patronyme d’une personne ainsi surveillée, mais son lieu d’habitation et de travail, ses horaires de déplacement, ses résidences de vacances, ses trajets, ses habitudes de consommation font l’objet d’une constante consignation.

Cette crainte, (cette certitude affirment certains) est telle en Europe que SAP propose essentiellement ses services aux USA et en Asie, mais ne peut assurer le même niveau de précision au sein de la C.E. car il y est impossible « d’obtenir de la part des Telco des données intégrant ce niveau d’indiscrétion ».

Il serait injuste de transformer SAP en bouc émissaire. Le business du flicage marketing bat son plein et attire d’autres grands noms, tels qu’IBM, HP, AirSage, et des opérateurs réputés comme Verizon, Sprint, Telefonica, AT&T… Cette mode, ajoute l’article de Ad Age, explique également la frénésie de fusions-acquisitions autour des spécialistes de ces grandes braderies de l’identité et des déplacements. Ainsi l’absorption par Verizon d’Aol et du géant de la publicité sur réseaux mobiles Millenial Media.

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