Cybermanœuvres interarmées : pour les Français y’en a plus (bis)

Politique - Stratégie - Posté on 16 Juin 2010 at 11:03 par Solange Belkhayat-Fuchs

Tiens, voilà du potin, voilà du potin : dans les pages intérieures de notre confrère Security News, ce papier intitulé « Les prochaines manœuvres CyberStorm vont mettre à mal la coopération internationale en matière de sécurité ».

– J’lis pas l’angliche, m’nadjudant.

– Sergent-chef Duclavier, c’est la raison pour laquelle vous n’êtes que Sergent-chef et que je vais prendre du galon. Mais bon : dans les grandes lignes, le gouvernement Américain, ses First, ses Cert, ses grandes entreprises et responsables d’infrastructure (dont 9 sociétés en informatique, 6 fournisseurs d’énergie, 2 compagnies aériennes) effectuent régulièrement un exercice simulant une « cyberattaque ». C’est la troisième du genre, et ça revient comme les radis, comme Satory, comme le 14 juillet, et comme la corvée d’pluches… mais tous les deux ans, en septembre. C’est pas franchement une méga-journée Pentest, rapport au fait que les canons sont chargés à blanc et les attaques franchement virtuelles. De la cyberguerre d’opérette en somme. Mais çà permet de voir tout de même si le piquet d’incendie est encore capable de réagir correctement et dans les temps.

– Mais m’nadjudant, nous sommes une armée moderne… avec des machines à éplucher les patates. Et puis, moi, les virusses et les malouaires, j’les crains pas avec mon Olivetti mécanique. Y’a que vous qui-z-avez un ordinateur Bull BM60.

– Assez de sarcasme, c’est réservé aux-z-officiers et à ceux qui vont le devenir. Mais le point important n’est pas là. Cette année, ces grandes manœuvres seront internationales, avec les cyberdéfenseurs Canadiens, Britanniques, Néo-Zélandais et 9 pays européens invités à participer. C’est confirmé par les Kiwis.

– Mais m’nadjudant, Etats-Uniens, Canadiens, Néo-Zélandais, Australiens, Britanniques… c’est pas nos ennemis numériques ? Ceux de l’Alliance UKUSA ? Les fomenteurs d’Echelon ? Faut dire que j’y comprends plus rien. La semaine dernière, c’était les cyberaccords Salt du désarmement numérique et l’entente cordiale entre le Kremlin et Washington dans une sorte d’Internationale de la Cyberdéfence. Si le Grand Large copine avec les Grandes Steppes, on est comme qui dirait encerclé. R’marquez, chanter l’Internationale, j’ai rien contre… j’ai appris le Drapeau Rouge pendant mon stage commando à la Légion.

– Mais-z-ici, vous êtes à l’Intendance, et c’est interdit. Et puis, on est en pleine reconfiguration géostratégique, d’autant plus épineuse que l’ennemi a oublié Clausewitz et un peu trop lu Mao… il se fond dans le cyberespace comme un poisson dans l’eau. Du fait, nous luttons contre un ennemi intérieur et extérieur insaisissable, voir des groupuscules de technoterroristes eux-mêmes manipulés par d’autres groupuscules politico-religieux évoluant dans un no-mans-land aussi indéfini qu’international. Je doute qu’un jour Jean-Christophe Victor parvienne à nous faire un « dessous des cartes » qui nous aide un jour à comprendre cet imbroglio.
– C’est qui, Jean-Christophe Victor ? un Général ?
– Sergent-chef Duclavier, c’est la raison pour laquelle vous n’êtes que Sergent-chef. En attendant, inspection des disques durs dans 20 minutes. Si je vois un octet pas nettoyé ou une clef USB pas correctement chiffrée avec la grille qui va bien, j’vous colle trois jours. Rompez.

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