Facebook, le « revenge porn » et le condensat

Politique - Stratégie - Posté on 13 Nov 2017 at 8:21 par Solange Belkhayat-Fuchs

Delphine Devos

Tout commence comme une fable de La Fontaine :

Facebook un jour dit au « likers »
« Donnez moi aujourd’hui vos photos très osées
Que les élans d’amour ont fait accumuler.
Je saurais les bloquer, les bannir, les trouver
Si d’aventure votre « ex » venait à les poster ».
… en oubliant de préciser qu’une telle proposition défie elle aussi les règles du bon sens.

En premier lieu, aussi perfectionnés que soient les algorithmes Facebookiens, ils ne pourront jamais détecter autre chose que la photographie communiquée… et non celles prises sous un autre angle ou prise à l’insu de la victime potentielle.

Par ailleurs, rien ne vient garantir que ladite photographie, une fois stockée dans les archives de Monsieur Zuckerberg, ne viendrait pas faire l’objet d’une fuite de données à la mode Yahoo, Equifax ou Deloitte. Car même Facebook n’est pas à l’abri de ce genre d’accident.

Pourrait-on alors imaginer que les administrateurs du temple de l’égotisme mondial confient alors aux utilisateurs un outil capable de digérer ladite photo et n’en délivrer publiquement qu’une « somme de contrôle » spécifique ? Le plus « salé » des clichés perd beaucoup de son érotisme s’il se présente sous la forme d’un condensat, lui-même « salé » on peut l’imaginer. Un condensat qui servirait ensuite à l’opérateur dans la détection d’une éventuelle publication.

L’on échafaude alors tous les abus possibles. Car en l’absence de contrôle du document original, rien n’interdirait alors que des envieux cherchent, à coup d’hermétiques checksum, à déclencher une censure automatique des clichés de la Tour Eifel, du mari de Madame Trompe ou de « l’origine du monde » de Gustave Courbet. Raison pour laquelle de condensat, Facebook point ne veut… seulement l’original qui sera dûment contemplé et approuvé par un comité formé spécialement dans l’analyse des iconographies intimes et compromettantes. Cachons ce sein que nous ne saurions voir… après concertation et mûre contemplation.

… a moins que cette fable loufoque n’ait été écrite que dans le but de lancer, à peu de frais, une campagne de publicité. C’est ça aussi, la vie des réseaux sociaux.

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