Le retour de l’employé-truand

Statistique - Tendances - Posté on 27 Août 2010 at 10:15 par Solange Belkhayat-Fuchs

Harris Interactive vient de concocter une étude « bien dans l’air du temps », désignant l’employé d’une entreprise comme l’un des acteurs très probables des vols et abus de bien sociaux. Selon cette étude, réalisée aux USA et en Grande Bretagne, après de 1600 personnes environ :

• 49% des américains et 52% des Britanniques reconnaissent qu’il prendraient bien volontiers des biens appartenant à l’entreprise qui les emploie s’ils devaient quitter leur emploi.

• 29% (USA) et 23% (GB) se serviraient bien dans la base de données clients, y compris les coordonnées

• 23% aux USA et 22% aux Royaume-Uni se prendraient des fichiers électroniques

• 15% (USA) et 17% (GB) fileraient avec des informations produits, ceci incluant des dessins et plans

• 13% (USA) et 22% (GB) se serviraient dans les stocks de fourniture de bureau

Paradoxalement,continue l’étude, 45% et 48% (USA/UK) des personnes interrogées pensaient que les propensions de leur collègue à commettre de tels vols n’avaient pas de rapport avec les restrictions économiques liées à la crise actuelle. Crise ou pas, une telle étude prouve au moins que les relations entre entreprise et employés reposent sur une totale absence de confiance mutuelle, situation que de telles études n’arrangent pas franchement.

Ces « menus larcins » connaissent toutefois des limites lorsque le « crime » paraît trop osé. Ainsi, 1 % des sujets de Sa Gracieuse Majesté et 0,5% des habitants du nouveau monde affirment qu’ils tenteraient de vendre des données confidentielles si celles-ci se trouvaient dans des fichiers insuffisamment protégés. 3% des Grands Bretons et 2 % des américains se contenteraient de lire lesdits documents et le signaleraient à leurs collègues.

Précisons que ce sondage ne fait que mesurer des « intentions » et des « avis personnels ». Ce n’est en aucun cas un rapport sérieux et scientifique sur l’état de la sinistralité « interne » et des malversations « volontaires ». Tout au plus peut-on en conclure que plus les employés des grandes entreprises se sentiront stigmatisés par des affirmations anxiogènes et des sondages orientés, plus le climat sécuritaire se dégradera. Au plus grand bonheur des vendeurs de DLP.

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