Le spam accroît-il le trou dans la couche d’ozone ?

Etude - Tendances - Posté on 20 Avr 2009 at 8:54 par Solange Belkhayat-Fuchs

yogma1« Savez vous », demandent les analystes de McAfee « que la réception d’un spam correspond à 0,3 gramme de CO2 ? Soit ce qu’un humain rejette dans l’air après avoir parcouru un mètre à pied ? Cela ne semble rien, mais rapporté au volume de spam mondial annuel, cela représente 1,6 million de fois le tour de la terre par ce même marcheur ». Comment les chasseurs de virus parviennent-ils à établir une telle relation ? Simplement en prenant en compte le bilan énergétique (consommation électrique) de toute la chaine touchée par le spam, et notamment l’énergie consommée lorsque chaque usager doit manuellement trier son pourriel « à la main ». Le spam, aujourd’hui, pèse donc 33 milliards de kilowatt/heure, soit l’équivalent de la consommation de 2,4 millions de foyers, ou encore l’émission de gaz à effet de serre que produirait 3,1 millions de voitures consommant 7,6 milliards de litres d’essence.

Comparativement, le traitement d’un email légitime (qui entraîne une lecture attentive et parfois des travaux informatiques en dépendant) coûte 4 grammes de CO2… mais le volume du spam est tel que malgré une empreinte carbone par courriel bien plus faible, il contribuerait à près du tiers des émissions de gaz carbonique provoquées par le traitement des messages électroniques.

Cette étude, disponible en Anglais comme en Français, est discutable sur bien des points. L’on peut rétorquer que bon nombre d’ordinateurs, routeurs, serveurs, passerelles de sécurité, consomment de l’électricité qu’elles chassent du spam et du virus ou qu’elles ne chassent rien. Il se perd probablement autour de la terre autant de tonnes de gaz à effet de serre pour regarder un DiVX ou achever une partie de « Solitaire » que pour éliminer les dernières offres vantant les mérites d’une petite pilule bleue. Cela ressemble fort à la comptabilité des marchands de CDs de musique de variété qui font entrer dans leurs comptes des œuvres « piratées » par des gamins qui n’auront jamais les moyens de s’offrir un original. Mais malgré ces arguments d’une objectivité discutable, ces métriques ont au moins le mérite d’offrir une image impressionnante de ce fléau.

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