Le vrai-faux départ de Google de Chine

Actualités - Société - Posté on 21 Mar 2010 at 7:55 par Solange Belkhayat-Fuchs

L’Agence Chine Nouvelle, rapportent nos confrères de la BBC, tire à boulets rouges sur Google et dénonce les liens forts étroits qui existeraient entre Google et les « agences à trois lettres » de l’Administration Fédérale des Etats-Unis. Google fournirait des informations aux agences de renseignement US et tenterait d’imposer aux citoyens Chinois une vision américanisée du monde.

Cette série d’accusations est déclenchée la semaine de parution d’un autre article, paru dans les colonnes du China Business News, information rapportée notamment par le quotidien 20 Minutes et qui laisserait entendre que les troupes du Général Eric Schmidt se retireraient le 10 avril prochain.

Il faut reconnaître que seul Google avait donné de la voix en accusant ouvertement la Chine lors des premières attaques Aurora, alors que les « 20 autres victimes » -Adobe en tête- ont, dans un premier temps, farouchement nié avoir été frappées, tant par souci de diplomatie envers un pays prometteur en termes de contrats que par volonté de préserver l’image de marque de l’entreprise. Cette attaque, plus dangereuse de part l’efficacité de sa coordination que par sa réelle complexité technique, avait constitué un prétexte pour Google facilitant son désengagement du marché Chinois des moteurs de recherche. Face à Baidou, son concurrent local, Google avait bien du mal à décoller. Le casus-belli d’Aurora ainsi que le refus d’une censure imposée par Pékin permettait à Google de se retirer sans perdre la face tout en servant les intérêts supérieurs de la Diplomatie de l’Administration Obama.

Que l’activité « moteur de recherche » disparaisse de l’Empire du Milieu ne signifie pas nécessairement le retrait de tout Google de Chine. Même politiquement compromis, le déploiement d’un réseau de téléphonie, en partenariat avec l’opérateur China Unicom et les OEM Samsung et Motorola, est toujours réalisable. Le projet est financièrement plus prometteur à court terme que celui de la publicité et de la recherche d’informations. Pour l’heure, le lancement a simplement été « suspendu », comme le faisait récemment remarquer un article du Nouvel Obs sur le sujet.

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