Si, en France, il faut attendre après les publications de Cryptome ou se plonger dans l’indigeste lecture du Rapport annuel de la cour des comptes pour connaître les tarifs des écoutes téléphoniques … en Allemagne, il semble en revanche assez simple de se faire une idée du prix de l’ensemble des techno-gadgets utilisés tant par la police que par les services de renseignements (BSI). Un rapport qui serait pratiquement passé inaperçu si la journaliste bloggeuse Anne Roth n’avait fait état d’une version de ce document traduite en anglais
Jan Korte, homme politique du mouvement Die Linke (gauche), a posé une question écrite au Ministère de l’Intérieur portant sur les outils de surveillance actuellement en service. La réponse partielle (certains services ayant invoqué la sacrosainte « discrétion pour raison d’Etat ») a été publiée par le Bundestag et rendue publique. Système par système, entreprise sous-traitante par service acheteur, les détails de cette comptabilité de la cybersurveillance font état d’un budget de près de 2 millions d’Euros sur les 5 dernières années. 4 lignes de crédit sont allouées à la surveillance de Skype, 6 à l’écoute et l’interception de communications radio dont GSM, deux autres sur les GPS, sans oublier plusieurs marchés portant sur des véhicules d’écoute à large spectre. De tous les sous-traitants, Digitask est l’un des plus cités, avec une trentaine d’occurrences. Cette entreprise s’était faite épinglée il y a un an par le Chaos Computer Club qui avait récupéré et analysé un cheval de Troie destiné aux cyber-écoutes de la police Fédérale. Il n’y a pas qu’en France que les officines sous-traitantes, même les plus faillibles, conservent la confiance de leurs apporteurs d’affaires.
Souvent une question de copinage comme partout.
Copinage d’autant facilité par la complexité (alors qu’elle est toute relative) et la confidentialité nécessaire (relative là -aussi) invoquées par les copains en question.
db