Les Hacktivistes inspirent, les banquiers transpirent

Actualités - Hack - Posté on 07 Juil 2011 at 4:28 par Solange Belkhayat-Fuchs

Le blog de Sophos a amoureusement conservé le détournement graphique dont a été victime le compte Twitter de Paypal UK. C’est là manifestement l’œuvre d’un client mécontent des services de l’intermédiaire de payement, client qui en a profité pour remplacer le logo de l’entreprise par un dessin aussi imagé qu’imaginairement odorant. Le tout accompagné d’un message comparant le niveau de sécurité dudit Paypal à l’illustration ci-avant mentionnée. En bref, un déçu de Paypal a fait son « Anonymous » à lui tout seul.

Paypal UK réagit immédiatement. Après avoir repris la main sur son compte Twitter, l’entreprise fait publier un communiqué de disculpation dans les colonnes du Blog Sophos : « There is no link between customer systems and our Twitter account ». « No link »… Comment doit-on l’interpréter ? En France, l’explication serait claire : les ordinateurs utilisés pour Twitter ne sont pas reliés, de quelque manière que ce soit, à ceux chargés des transactions en ligne. Mais nous sommes au pays de l’understatement, du non-dit subtil qui en dit plus long que ce qu’il semble raconter. Ce No Link pourrait alors revêtir plusieurs significations.

Soit le compte Twitter en question n’est pas et n’a jamais été tenu par un représentant de Paypal. Soit le compte Twitter n’a reçu l’aval d’aucun responsable du service informatique en général et des spécialistes en sécurité en particulier… ce qui impliquerait que le pouvoir de consultation desdits responsables sécurité est pratiquement nul. Ou plus simplement que le personnel Paypal chargé de « twitter » agit en franc-tireur et n’a effectivement aucune relation avec l’organisme de payement.

L’autre « point exquis » de cette fracture informatique, c’est celui de la banalisation du règlement de compte. Les Anonymes, tout comme les autres mouvements hacktivistes, ont tenté avec un certain succès de légitimer une certaine forme d’auto-justice expéditive, qui ne tient compte d’aucune proportionnalité des peines, qui nie toute possibilité de défense ou de justification, qui élimine tout parti indépendant –juge ou tribunal- qui viendrait apporter un semblant d’équité. La moindre cyber-escalope filandreuse ou le plus petit techno-yaourt pas frais pourrait bien provoquer une riposte d’une violence toute nucléaire contre les online-boucher-charcutiers ou les crémiers-branchés.

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