Politique et sécurité : les couacs du piratage

Actualités - Hack - Posté on 30 Jan 2009 at 8:56 par Solange Belkhayat-Fuchs

amatureleLe gouvernement abandonne la riposte graduée … Britannique, le gouvernement. Motif invoqué : cela irait à l’encontre des intérêts de l’industrie toute entière et coûterait cher aux fournisseurs d’accès, lesquels refusent de jouer les miliciens-chasseurs de pirates. C’est là un témoignage de nos confrères Custom PC. En France, précise un article de Marc Rees, publié dans PC-Inpact, seul Illiad (alias Free) y met de la mauvaise volonté et invoque tant des problèmes de coût que des questions d’éthique. Il faut dire qu’en nos contrées, une success story telle que celle des Monthy Python n’est pas très politiquement correcte. Convertir des pirates en acheteurs aiguillonnés par un désir de qualité et de culture est terriblement subversif. Pensez donc, c’est plus ou moins admettre que le piratage est nécessaire. Et puis, il y a les mots qualité et culture… bien plus difficiles à dupliquer qu’un fichier MP3.

Pendant ce temps, en Hollande, Jart Armin, d’Internet Revolution, se penche sur les statistiques du piratage dans son pays. Sur quelques 16 millions de Bataves recensés, 4,7 millions d’entre eux –sur une population de 15 ans et plus- ont téléchargé illégalement de la musique ou un film sur Internet durant l’année écoulée. Les Pays-Bas : 25% de pirates ? Plus encore si l’on tente de moyenner ce résultat en éliminant les nourrissons ou les personnes âgées qui estiment « qu’internet, c’est pas de ma génération ». Reste que cette étude, commanditée par l’Institut pour l’information du Droit de l’Université d’Amsterdam, ajoute que ces « 25% » de la population représentent 45% des consommateurs achetant de la musique légalement. Ce qui implique que 75% de la population n’est consommateur que d’un peu plus de la moitié des ventes de reproductions audio et vidéo. Une impressionnante mise en évidence de la loi des « 80/20 ».

Question : si 100 % de la population Hollandaise passait immédiatement dans le camp des honnêtes gens, de combien plongerait l’industrie du disque, qui prétend chaque jour qui passe, ressentir les affres de l’agonie ?

Dans cette tourmente de chiffres, d’attitudes contradictoires et d’arguments plus souvent passionnés qu’objectifs, l’on aurait presque raté cet acte manqué du Gouvernement Français, que relèvent nos confrères de ZD Net : pas de taxe pour les ordinateurs pouvant recevoir les émissions de télévision. Précisons qu’il s’agit là d’une taxe touchant uniquement les machines capables de recevoir des émissions de télévision par voie hertzienne. Cette dérogation spécifique –alors que la loi jusqu’à présent concernait tous les appareils équipés d’un tuner, magnétoscopes compris-, n’est qu’une fausse reculade. Le problème de l’assujettissement des ordinateurs familiaux à la redevance TV reviendra sur le tapis dès lors que se multiplieront les offres TV-IP. Rappelons qu’originellement, l’amendement Dionis sur la redevance TV-informatique devait concerner la totalité des ordinateurs… y compris ceux non-équipés de tuner et appartenant à des personnes n’ayant souscrit aucun abonnement « triple play ».

Le rejet de la taxe –pourtant justifiée- visant les systèmes possédant un tuner TV, ne semble donc qu’une réaction à l’outrance et à l’iniquité des précédents projets.

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