Wikileaks : schisme dans les Bot

Actualités - Société - Posté on 10 Déc 2010 at 4:33 par Solange Belkhayat-Fuchs

Depuis le début du CableGate, Wikileaks est en proie à des contradictions de plus en plus nombreuses. La personnalité de Julian Assange, son autoritarisme, l’absence de transparence structurelle et fiscale, la difficilement excusable campagne de censure par déni de service que lancent les « partisans incontrôlés » en vertu du principe de la liberté d’expression, tout çà semble peser un peu trop à certains responsables du site. Un groupe qui désapprouve ouvertement les actes d’Assange et qui vient d’annoncer à nos confrères du quotidien suédois DN.se le lancement d’OpenLeaks, un concurrent qui, assurent-ils, sera placé sous le signe de la transparence. D’ailleurs, expliquent nos confrères de DN.se, les problèmes d’accès constatés plus tôt dans le courant de l’année n’étaient pas le résultat d’une attaque contre les serveurs, mais un signal émis « en interne » à l’attention de Julian Assange.

La naissance officielle d’OpenLeaks devrait être annoncée ce lundi 13 décembre. Naissance toute virtuelle puisqu’il reste encore à définir le cahier des charges de l’infrastructure technique ainsi que le système organisationnel qui devrait donner à chaque membre de l’organisation un droit d’action par voie démocratique.

Techniquement parlant, OpenLeaks ne fonctionnera pas du tout comme Wikileaks. Ce nouveau site encouragera la création d’autres projets similaires, et jamais, promettent ses fondateurs, ne publiera directement les informations récoltées. Les données seront en revanche mises à disposition d’autres organisations plus spécialisées qui, à leur tour, effectueront leurs analyses et informeront leurs membres et le public. De cette manière, tant le contrôle éditorial que la responsabilité de publication échoiront à l’organisme qui révèlera les informations, estiment les wikidissidents. Autre avantage de cette organisation, OpenLeaks sera nettement moins soumis aux pressions politiques diverses. En contrepartie, nous assumerons le plus possible le rôle d’intermédiaire entre l’organisme souhaitant publier une information et la source de cette même information

Bruce Schneier, dans un billet du 9 décembre, écrivait à propos de Wikileaks « Le gouvernement apprend ce que les industriels de la musique et du cinéma ont appris durement depuis des années : qu’il est facile de copier et de distribuer des fichiers numériques ». Avec la naissance d’OpenLeaks et des autres sites de même nature, les gouvernements risquent surtout de comprendre brutalement ce que pourrait être un équivalent de Pirate Bay et des réseaux P2P en matière d’informations confidentielles. Si OpenLeaks parvient à ses fins, la transparence pourrait y gagner, mais Internet y perdre bien plus. De tels projets risquent en effet de « braquer » encore plus les gouvernements du monde entier et de leur faire prendre des mesures coercitives sous la forme de filtrages et de surveillance de contenu. Un flicage qui pourrait rapidement rivaliser avec ce qui se pratique actuellement dans les pays les moins démocratiques.

A plus courte échéance, la multiplication de ces « information clearinghouses» pourrait poser un tout autre problème, celui de l’affaiblissement des médias d’informations générales et techniques. En prémâchant le principal travail des journalistes –autrement dit l’enquête, l’investigation- et en isolant la source de l’interprète de l’information, les XXXLeaks risquent immanquablement de minimiser le rôle des grands médias au profit d’associations, de lobbies, de groupements politique, confessionnels, militants de divers bords, politisés ou non. L’information ainsi diffusée risque donc d’être de plus en plus partiale, partielle et partisane, selon le filtre imposé par « l’organisation » chargée de l’analyse. L’apparente accessibilité aux documents pourrait au mieux se traduire par une cacophonie d’interprétations opposant des groupes d’opinions. En outre, il sera toujours très difficile (voire impossible) à un journaliste de métier d’avoir à demander une confirmation ou un complément d’information à un intermédiaire plutôt qu’à la source. Car l’intermédiaire, quelle que soit sa probité et son désir de transparence, déformera même imperceptiblement le dialogue (ou trilogue) ainsi établi. Ajoutons enfin qu’en isolant la source de l’enquêteur, l’on supprime également toute possibilité d’enquête sur les motivations réelles de la source ainsi que sur la partialité et la limitation des informations fournies : où finit l’information, où commence la désinformation ?

Sans presse puissante, maîtresse de ses informations, de ses sources et du recul historique concernant les affaires d’Etat, sans maîtrise même de l’investigation journalistique, la démocratie risque d’en prendre pour son grade. Il serait imprudent de confondre Assange avec un journaliste et Wikileaks ou OpenLeaks pour un journal ou une source d’information fiable et objective.

7 commentaires

  1. marc

    @dBug (suite et fin)
    Pensez vous que wikileaks travaille sans l’aide de journalistes ?
    En interne ? Oui. Wikileaks, après les avoir longtemps traîné dans la boue, utilise les journalistes pour qu’ils servent de caisse de raisonnante. Ces journalistes n’ont pas accès directement aux sources (et pour cause).
    ces informations ont toutes été divulgués sans démentis publiques,
    Ce n’est pas ce qui est publié qui est suspect… mais ce qui ne l’est pas. Il est très facile de biaiser une information en en occultant une partie. C’est un exercice très simple pratiqué en école de journalisme, en « agitprop » politique, voir en marketing. Il y a des trous dans le Cablegate, et la publication des données est faite au compte-gouttes, selon un calendrier opaque.
    Et la Russie de se fâcher avec le gouvernement américain
    Officiellement, le discours crû de ces dépêches exige une réponse diplomatique formelle. « Pour la galerie » en quelque sorte. Etes-vous sûr que les Russe sont réellement « fâchés » ?
    Il aurait pourtant été si simples de briser une tel propagande à coup de vérités vérifiables … à moins que ce soit vrai !
    Encore une fois, ce n’est pas parce qu’une information est exacte qu’elle est vraie. Il faut lire (relire) les écrits de Commynes, de Machiavel, de Clausewitz, voir certains passages de Sun Tzu pour comprendre la banalité de cette affirmation.
    De plus vous parlez de « partisans incontrôlés » (comme en Guinée ?)
    Non, comme en Chine et en Russie, pour une fois. Se reporter à la notion « d’alliance objective » et de « propagande » au sens marxiste du terme. Les évènement de Guinée ne sont pas comparables : il s’agit d’un véritable pogrom avec des victimes qui ne sont pas virtuelles. (+1 point Godwin ?)
    que leur « difficilement excusable campagne de censure » cible des censeurs auto-proclamés sans décision de justice
    est-ce pour autant une raison pour qu’ils se proclament justiciers eux-mêmes en utilisant des méthodes de voyous ? Leur erreur est précisément de répondre à la violence par la violence et non par le droit.
    … A moins que vous soyez opposant à l’état de droit, la justice doit trancher avant de condamner …
    C’est très exactement mon propos. Ces campagnes d’attaques prétendument spontanées sont une atteinte inadmissible à l’Etat de droit. Cela n’excuse pas l’attitude toute aussi inadmissible des entreprises commerciales qui ont, ex-abrupto, pris des mesures à l’encontre de Wikileaks. Mais cette parodie de justice populaire ne peut avoir qu’une conséquence : la justification de mesures d’exception entrainant un alourdissement des mécanismes juridiques et policiers de surveillance et de rétorsion à l’endroit d’Internet. En d’autres termes, en réagissant sans plus de réflexion qu’un enfant gâté, les « anonymes » ont fait le lit des défenseurs de la Loppsi et de la LCEN. Gardons à l’esprit les mots d’un petit lieutenant d’artillerie qui, contemplant la foule un certain 14 juillet 1789, s’est exclamé « Je materais cette canaille ». Et il a tenu parole.
    Marc

  2. marc

    @dBug (et indirectement@ Aurel) : En 1981, le réseau VHF et UHF IP sur AX25 de la région parisienne était parfaitement opérationnel. La couche utilisée était The Nos de Phil Karn, KA9Q, en usage d’ailleurs dans près de 90% du réseau universitaire US. Bien entendu, ce temps là n’était pas un âge d’or ou l’erreur n’existait pas. Mais compte tenu du rigorisme scientifique des participants, elles étaient très rapidement corrigées. Les contenus étant purement scientifiques et techniques, les problèmes d’interprétation de l’information étaient, il faut l’avouer, nettement moins sujets à controverse.
    Sur les « Leaks » et les journalistes, et sans nécessairement développer une idée qui tournerait rapidement en un article plus long que le papier d’origine, je tiens à préciser que je n’ai jamais eu l’intention de mettre tous les « leaks » dans le même panier. J’ai simplement un gros doute sur l’exploitation d’une information dont on ne peut interroger la source. La question n’est pas tant de savoir si un journaliste doit ou non révéler sa source, mais plutôt s’il a la possibilité de l’interroger pour éclairer des points obscurs (libre à lui d’en conserver l’anonymat). Intercaler une sorte « d’abstraction layer » entre celui qui analyse et celui par qui arrive la nouvelle est une forme de contrôle –volontaire ou non- et un moyen possible pour biaiser ladite information (par censure partielle, par orientation dans la fourniture etc). Ceci sans qu’il soit possible de vérifier la neutralité de cet intermédiaire. Cryptome et Archive.org sont considérablement plus transparents sur ce point, puisque leurs publications sont généralement les conséquences des « déclassifications » imposées par le Freedom of Information Act.
    Ne croyez pas qu’il s’agisse là d’une réaction épidermique, celle d’un journaliste souhaitant conserver son « pré-carré ». Ecrivez à d’autres de mes confrères (Kitetoa, à tout hasard, puisqu’il est intervenu sur le sujet). Je doute que nos façons de voir les choses soient franchement divergentes :
    Prendre les « leaks » (quel que soit le « leaks » considéré) comme une plateforme de diffusion totalement neutre est, imho, une vision angélique et naïve. Leurs informations sont effectivement importantes, intéressantes, et pour l’instant fiables. Mais méfions-nous qu’elles ne deviennent la seule et unique source de renseignement politique de notre monde. Car cela risque d’arriver, comme c’est déjà le cas sur Internet, pour la plupart des journaux « en ligne » et blogs, lesquels se contentent de reproduire ce qui s’écrit aux Etats Unis, diffusant, sous prétexte de « diffusion rapide » une pensée unique relativement asphyxiante. Le problème de la presse en ligne, c’est qu’il faut aller vite, surtout ne pas analyser, publier, publier avant les autres pour clamer le scoop, être de l’avis de tout le monde pour flatter le plus de lecteurs possibles et obtenir ainsi les « hits » qui feront votre renommée. Ce n’est pas la vision du métier que j’ai. Lisez la presse dans 15 jours. Et vous verrez que les médias qui ont crié au miracle d’un internet « qui révèle tout » seront les mêmes qui conspueront Assange et Wikileaks comme étant d’insupportables magouilleurs à la morale peu recommandable. Je n’approuve pas les méthodes des « leaks » car elles sont contraires à l’idée que je me fais d’un journalisme moral. Je me refuserais toutefois (papiers ironico-humoristiques mis à part) de participer à la curée qui est en trains de se préparer.
    La phrase que vous citez ne fait absolument pas référence à la Chine… mais à un pays nettement moins éloigné : la France. Rien ne nous garantit que dans 10, dans 20 ans, ne revienne un « petit caporal », un général victorieux, un ministre mégalomaniaque, un politicien populiste qui fasse replonger notre pays dans un totalitarisme « soft » ou musclé. Car hélas cette période viendra. Il suffit de compter les alternances de franche démocratie et de sombre terreur que nous avons connu depuis 1789 (c’est très court, 220 ans d’histoire) La Terreur, Napoléon, Thiers, Pétain pour ne citer que les plus connus… tous les 50 ans, notre Etat plonge dans l’erreur. Et c’est aujourd’hui que nous devons nous montrer vigilants pour que les lois que votent nos Ministres, pour que les mécanismes de flux d’information que nous mettons nous-même en place, pour que les outils de protection et de surveillance que nous prônons ne se transforment pas demain en armes contre la démocratie et contre nous-même.
    La Chine m’importe moins que ce que je lèguerais à mes enfants et petits-enfants.
    Marc
    PS : Le sujet étant très vaste et les réponses n’intéressant pas nécessairement tous les lecteurs de CNIS-Mag, je vous invite à m’écrire directement à l’adresse Marc.olanie at cnis-mag.com. Je réponds toujours et avec attention aux courriers de chaque lecteur. Ils m’apportent généralement des arguments auxquels je ne pense pas toujours ;- )

  3. dbug

    Pour revenir à votre article, vous avez raison sur l’aspect obscure de Julian Assange mais :
    « livrer sans analyse un paquet d’informations hors contexte, sans avoir la possibilité de savoir si d’autres informations contradictoires n’auraient pas été censurées au passage, cela semble suspect. »
    Pensez vous que wikileaks travaille sans l’aide de journalistes ? Sans analyser ce qu’ils mettent en ligne ? Du coup c’est vous que je trouve suspect car ces informations ont toutes été divulgués sans démentis publiques, avec force d’acharnement pour les faire censurer ou tomber. Et la Russie de se fâcher avec le gouvernement américain (pourtant ils savent vérifier une information) Et les états unis de demander les sources et la destruction de leurs données « fictives »

    Il aurait pourtant été si simples de briser une tel propagande à coup de vérités vérifiables … à moins que ce soit vrai !

    De plus vous parlez de « partisans incontrôlés » (comme en Guinée ?) alors qu’il s’agit simplement d’internautes, et que leur « difficilement excusable campagne de censure » cible des censeurs auto-proclamés sans décision de justice … A moins que vous soyez opposant à l’état de droit, la justice doit trancher avant de condamner …

  4. dbug

    @marc : je suis surpris par la teneur de votre réponse à Aurel.
    Déjà de quel internet sans fil de 1981 parlez-vous ? N’étiez-vous pas plutôt connecté a ARPANET aux états unis avec une bonne vieille paire de cuivre ?

    Ensuite vous parlez de fiabilité de l’information, en 1981 il n’y avait pas de propagandes ni d’erreurs ?

    Qui sont ces journalistes qui ont révélé leurs sources quand elles concernent des secrets d’état ? Qui ira leur donner des informations dans ces circonstances ?

    Pourquoi mettre tous les « leaks » dans le même panier ?

    « Un flicage qui pourrait rapidement rivaliser avec ce qui se pratique actuellement dans les pays les moins démocratiques. » Non on ne pense pas a la chine …

    Merci de m’aider à comprendre votre réponse …

  5. marc

    @ Kitetoa : effectivement, cher confrère, je n’aurais pas dû utiliser le terme de « presse puissante » mais de « presse libre et légitime »… ce qui hélas revient au même, puisqu’il ne peut y avoir de légitimité et de liberté sans qu’un rapport de force établisse celle-ci.
    Nous soupirerons donc ensemble devant cette « guerredugolfisation » du journalisme.

    @ Aurel : Je (l’auteur) ne condamnerais pas votre vision quelque peu utopiste d’Internet… je la partageais totalement lorsque nous commencions à nous amuser avec les premiers accès « sans fil » Internet. Mais tout çà remonte à 1981, à une époque où l’information elle-même émanait de sources fiables, responsables, vérifiables et « généralement dignes de foi », à 99% universitaires et scientifiques. Depuis, Internet est devenu un réseau public, qui donne à toute personne le droit de publier n’importe quoi, sans pour autant avoir à justifier de l’origine de sa source (vous remarquerez que CNIS est probablement le seul site de presse Français à donner systématiquement les URL des sources consultées, et ce depuis des années, et que nos citations reposent toutes sur des visions contradictoires). S’il arrive à un journaliste parfois d’avoir à garantir l’anonymat d’un informateur –le rigorisme de sa profession garantissant l’authenticité de ses écrits-, il faut reconnaitre que le fait est rare. Il révèle généralement l’identité de celui par qui le « scoop » est venu. Chez les « leaks » (wiki, open et consorts), c’est tout l’inverse. La source est toujours une « taupe » inaccessible, rendant impossible tout complément d’information et toute contre-enquête permettant ou non de déterminer si la « fuite » ne pourrait pas relever d’une tentative de manipulation d’opinion. Or, livrer sans analyse un paquet d’informations hors contexte, sans avoir la possibilité de savoir si d’autres informations contradictoires n’auraient pas été censurées au passage, cela semble suspect. D’autant plus suspect que les « fuites » Wikileaks ont toutes, depuis le début de l’aventure Assange, un parfum de scandale populiste trop évident pour être honnête. On ne « recoupe » pas une information Wikileaks, car elle émane d’une autorité centralisatrice totalement opaque. Ses révélations ne sont qu’une illusion de liberté d’expression, contrairement à ce que diffuse Cryptome ou Archives.org.

    … par ailleurs, il ne nous semble pas avoir écrit quoi que ce soit à propos des méthodes de censure d’Internet en Chine.

  6. aurel

    nawak cet article !

    l’intérêt de wikileaks était de transmettre l’information en brut, sans filtre. tout le monde pouvait ensuite puiser dedans et se faire sa propre opinion.

    si l’information recommence à circuler par des intermédiaires il y aura forcément une forme de censure ou de désinformation (volontaire ou non).

    internet permet la décentralisation totale de l’information, alors pourquoi revenir à cette envie primitive de concentration ?

    c’est par le recoupement qu’une information gagne en viabilité et c’est par la multiplication des leaks et leur diffusion massive que les peuples de la terre pourront avoir des informations fiables et se forger leur propre opinion pour choisir en leur âme et conscience leur méthode de gouvernance.

    enfin, pour la « censure » du net à la chinoise, elle n’est visible que pour les étrangers…. je peux vous garantir que n’importe quel chinois peut accéder à n’importe quelle information en qques clics de souris…

  7. Sans presse puissante, maîtresse de ses informations, de ses sources et du recul historique concernant les affaires d’Etat, sans maîtrise même de l’investigation journalistique, la démocratie risque d’en prendre pour son grade. 

    Anéfé©

    Seul souci : Existe-t-il encore une presse puissante ? 

    Par ailleurs, la presse s’est laissée phagocyter par le Net : elle est entrée dans une course à l’immédiateté qui pèse terriblement sur le journalisme d’enquête. La majorité des journalistes ne « sortent » plus. La majorité des articles sont des compilations de dépêches et autres communiqués de presse. 

    Il est intéressant de regarder les différences entre les papiers de tous les journaux présents dans des compilateurs de style Google News. Elles sont faibles.

    —« soupir »—

    Pour mes camarades journalistes, je suggère de regarder la liste des documents diffusés ces dernières années par Wikileaks. Il y a des choses passionnantes. Etrangement, elles n’ont pas reçu le même accueil et n’ont pas déclenché le même intérêt de la part des media.

    Pourquoi?

    —« re-soupir »—

    En même temps, pendant que l’Europe implose, on a des gros titres sur des informations passionnantes et totalement inédites : Nicolas Sarkozy court après le chien qui coure après le lapin, qui…

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