juillet 30th, 2008

Vista sous les hoquets des usagers (épisode 1)

Posté on 30 Juil 2008 at 8:59

L’une des plus éclatantes preuves de l’adoption « lente » de Vista ne serait-elle pas apportée par Microsoft même ? Car pourquoi se lancer dans une coûteuse opération de « blind test » marketing telle que Mojave, sinon pour convaincre ceux-là même qui ne veulent pas entendre parler de Vista ? Précisons que Mojave est essentiellement destiné à vendre Vista auprès d’une clientèle grand public, généralement plus simple à persuader qu’un quarteron de DSI en mal de rallonge budgétaire.

Qu’est-ce que Mojave ? Une sorte de test en aveugle de Windows Vista auprès d’une population d’usagers accrochés à leur XP comme une moule de bouchot à son pieu. En leur présentant une soi-disant préversion d’un futur noyau Windows, codename Mojave (en fait un Vista maquillé), les Crosofties ont recueilli des témoignages « majoritairement élogieux » émis par un panel d’usagers types. A nouveau, l’éditeur étant à la fois juge et partie, enquêteur et dépouilleur de scrutins, analyseur des résultats et présentateur de l’information, on est en droit de légèrement douter de l’objectivité de l’opération.

Mais peu importe. Ce qui prime avant tout, c’est le besoin qu’ont eu les équipes Vista d’évangéliser ces fameux utilisateurs finauds autant que finaux. Dans quel but, puisque Vista connaîtrait, dit-on, un succès sans précédent sur le secteur « end users » ? Peut- être précisément pour commencer à travailler au corps, par des moyens détournés, ces professionnels qui ne veulent rien entendre, en leur expliquant que Vista est un phénomène populaire, approuvé par « la base », ergonomiquement taillé sur mesure aux exigences des « end point people »… Le poids de la « vox populi » contre l’autocratisme de l’Admin, en quelques sortes.

Un détail cependant. Pourquoi avoir choisi comme nom de code le toponyme Mojave ? Serait-ce là un lapsus indiquant clairement que les gourous du marketing MS se plaisent à prêcher dans le désert ?

Vista sous les hoquets des analystes (la vengeance)

Posté on 30 Juil 2008 at 8:51

« Forrester vire schizo » écrit en substance Chris Flores au fil du blog Windows Vista. Le directeur du « Windows Client Communications Team » a quelques raisons de prendre un coup de sang, surtout depuis que Thomas Mendel, du cabinet d’analyses de marchés Forrester, a publié une étude intitulée « Vista Is Rejected; Mozilla And Apple Make Small Gains ». Une étude à contre-courant, estime Flores, qui cite d’autres analyses de Forrester laissant entendre que la sortie de Vista connaît jusqu’à présent un certain succès, sinon un succès certain. Triomphe annoncé un jour, échec affirmé le lendemain… en attisant tantôt les feux de la gloire, tantôt le déclin et la chute, Forrester serait donc frappé de schizophrénie, forme de confusion mentale fatale pour les diseurs de bonne aventure industrielle.

Mendel l’analyste explique donc que l’adoption de Vista suit une « croissance à un chiffre » et que le système d’exploitation est rejeté par les entreprises. Le taux d’adoption serpente aux environs de 6,2 % en début d’année, pour culminer à 8,8 % en juin… on a connu mieux après 18 mois de commercialisation. D’autant plus, insiste-t-il, que lorsque l’industrie passe à Vista, c’est généralement pour remplacer de vieux Windows (entendons par là des générations 9x) plutôt que des XP plus récents. Les prévisions de déploiement initialement estimées par Forrester n’ont pas été atteintes, loin s’en faut.
Le syndrome Gartner

Une telle querelle de clocher était déjà survenue, il y a… quelques années. Elle amorçait la fin d’une longue période d’amour unissant le Gartner Group et Microsoft. La brouille a commencé lorsque, au lancement de Windows 2000, la société d’études avait émis de sérieux doutes sur la rapidité d’adoption de la « nouvelle génération » d’alors, ainsi que sur son coût d’usage (TCO, ou Total Cost of Ownership). Il faut préciser, à l’attention des jeunes générations qui n’ont peut-être pas connu cette période tumultueuse, que 2000 était le premier noyau serveur introduisant l’idée d’annuaire Ldap. Les ADS remettaient en cause toute une culture, des années d’habitude d’administration sur « deux niveaux » (PDC/BDC). Depuis cette « querelle du TCO », les rapports du Gartner sont devenus un peu plus critiques, un peu plus distants vis-à-vis de Microsoft.

Sans la liberté de blâmer, nous dit le Figaro de Beaumarchais, il n’est pas d’éloge flatteur. Si Microsoft cherche querelle à Forrester, un nouveau divorce pourrait s’en suivre, qui isolerait un peu plus l’éditeur. Les chiffres du cabinet ne correspondent pas avec ceux publiés par Corp ? La belle affaire. En admettant même que Thomas Mendel se soit lourdement trompé, MS ne peut pas imposer la réalité de ses propres chiffres. A plus forte raison si ceux-ci sont exacts, certifiés par des armadas d’huissiers et des escadrons d’avocats. On ne peut être à la fois juge et partie, surtout s’il s’agit de résultats commerciaux.

Vista sous les hoquets des analystes (la vengeance du retour)

Posté on 30 Juil 2008 at 8:50

Un cabinet qui boude, passe encore. Mais deux la même semaine, il faut avouer que Steve Ballmer doit en avoir des aigreurs d’estomac. Cette fois, c’est au tour de King Research de pondre un dossier pessimiste sur l’adoption de Vista en entreprise. Stabilité mise en doute, craintes sur la compatibilité avec les applications héritées, coût… les sujets de défiance sont nombreux. Et, insistent les personnes interrogées, la publication du SP1 n’est pas considérée comme un argument plaidant en faveur de Vista. Voilà qui tranche d’avec les précédentes versions, pour lesquelles le premier « service pack » résonnait un peu comme le coup de pistolet au départ d’un 100 mètres haies.

* 60% des sondés n’envisagent pas de migration (contre 57% l’an passé… soit une progression du désamour).
* 92% pensent que le SP1 ne change rien
* 14% avouent avoir retardé le passage à Vista en attendant d’avoir plus d’informations concernant « Seven »… 14 autres pourcent affirment vouloir « sauter » la génération Vista et attendre Seven.
* 42% ont envisagé d’examiner des noyaux « autres que Microsoft » (contre 44% l’an passé). OS/X et la distribution Linux Red Hat détiennent les premières places dans ce cas.

Le reste de l’étude regorge de détails chiffrés aussi révélateurs. Mais, font tout de même remarquer les enquêteurs du King, si 65% des sondés envisagent sérieusement de travailler dans un environnement hétérogène, 56 % du total des personnes interrogées utilisent des outils de sauvegarde, d’audit, déploiement de correctifs etc spécifiques au monde Windows, et incapables d’assurer le bon fonctionnement d’une architecture mêlant Macintosh, machines XP/Vista et ordinateurs sous différents parfums GNU-Linux. Il y a parfois loin du rêve à la réalité.

ESX gratuit : Le front des hyperviseurs tonne

Posté on 30 Juil 2008 at 8:01

VMWare vient d’annoncer la gratuité de son ESX, version « serveur » de son hyperviseur. Le concurrent d’HyperV vient ainsi de gommer l’un des derniers points qui aurait pu faire pencher la balance en faveur de Microsoft.

Ce n’est là qu’une demi-surprise. Au début de ce mois, la patronne de VMWare est remplacée par Paul Maritz, un nom connu du côté de Redmond, puisqu’il y fut Président du « Platforms Strategy and Developer Group ». Maritz était très proche du triumvirat directorial de MS, et connaît donc viscéralement les moyens techniques et tactiques pour guerroyer contre son ancien camp.

Cette action pourrait être également interprétée comme un renvoi de fond de court après la série d’annonces faite par Microsoft et ses partenaires sur le front des VM : adoption du format OVF chez Citrix (voir Communautech du 21/07 ), lancement de Virtual Machine Manager 2008 ( idem )… chaque semaine qui passe voit fleurir une annonce qui semble inspirée des anciens faits d’arme de VMWare.

A ce train-là, quelque soit l’avance technique d’EMC en la matière, Microsoft risque de gagner la guerre des communiqués puis, par contrecoup, celle des ventes. Avec un HyperV « intégré », la Windows Company nous rejoue le grand air du « concurrent fair play, pas adversaire » qu’il avait interprété devant les usagers de Netware, puis les administrateurs OS/2 Lan Server, les éditeurs de tableurs « indétrônables » (Lotus 123) ou de traitements de texte universels (Wordstar)… Si l’on peut reprocher à Microsoft de parfois faillir dans le rôle de « premier de la classe », notamment sur le créneau des systèmes d’exploitation, on ne doit surtout pas oublier son incroyable esprit combatif et sa tactique imparable lorsqu’il se retrouve dans la position du petit challenger fraîchement débarqué. Tout commence par un rachat, une intégration timide et imparfaite, suivie d’un positionnement des pièces mineures sur l’échiquier de la concurrence. Lorsque les cavaliers, les fous et les tours commencent à se déplacer, il est déjà trop tard. Le seul rescapé connu à ce petit jeu de l’encerclement s’appelle Citrix…

… et il semblerait que le second pourrait bien être VMWare, grâce à la réactivité de Maritz. Encore faut-il que les actions de la nouvelle direction ne soit pas battues en brèche par la morgue et le sentiment d’absolue supériorité des commerciaux de l’entreprise. C’est ce qui a tué Lotus, c’est ce qui a empoisonné Novell, c’est ce qui pourrait mettre à mal EMC.

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