L’ingénierie sociale, ou « hacking de l’esprit », est un sport pouvant conduire aux plus hautes destinées. Ainsi ces deux animateurs travaillant pour le compte d’une grande marque de soda qui, se faisant passer pour des Disc-jockeys, sont parvenus à pénétrer dans des lieux généralement gardés par des cerbères intransigeants : des boîtes de nuit, naturellement, mais également un édifice gouvernemental Australien… la tenue d’animateur musical peut également servir à ne pas payer les entrées d’autoroutes. Il est, en revanche, plus difficile de resquiller une place d’autobus dans la banlieue de Sidney.
Avec une tenue moins voyante, une mallette et une carte de visite fleurant bon la société d’audit ou d’intervention informatique, l’on parvient généralement à des résultats au moins aussi probants.
L’annonce la plus importante faite lors des derniers Microsoft Tech’Days de Paris ne concernait pas le monde Windows. Le second jour de cette grand-messe technique, l’on apprenait que Sun –qui n’exposait à cette occasion que sa gamme de serveurs- venait de racheter Virtual Box, un hyperviseur open source d’une qualité plus qu’acceptable. Depuis cette époque, Sun a travaillé sur le projet, nettoyé l’interface, ajouté quelques accessoires nécessaires, dont un meilleur support d’Open Solaris. MacWorld en fait une rapide présentation vidéo, qui n’apprendra strictement rien aux habitués des VM mais, gratuité oblige, pourrait bien tenter quelques personnes cherchant soit un outil de ce genre libre de toute attache commerciale, soit une plateforme de virtualisation capable –et c’est là l’une des qualités de VirtualBox- de s’exécuter sur des machines-hôtes hétérogènes (NT, de la 4.0 à Vista en passant par 2000 et XP, DOS/Windows 3.x, Linux (2.4 et 2.6) ou OpenBSD… qui dit mieux ?
Nos confrères d’InfoWorld consacrent une pleine page à Midori, nom de code désignant l’un des successeurs probables de la famille Windows. Midori est une déclinaison de Singularity, le projet « mère », qui devrait apporter aux usagers la possibilité de jongler réellement avec des processus concurrents et interdépendants (traitement massivement parallèles de threads). Cette évolution des programmes devient inévitable avec la multiplication des machines multicœurs-multiprocesseurs.
Midori, pour sa part, renoue avec la vieille chimère de Bill Gates, à savoir un noyau « internet centric », capable de jouer avec des processus distants, des périphériques répartis… bref, tout un tas d’idées qui traînent dans les tiroirs des universitaires de Cambridge, de Berkeley, de Stanford, du MIT et consorts depuis quelques années (voir notamment les projets Ocean Store ou la notion de machine « autonome » reposant sur une architecture segmentée proche de celles des noyaux RTOS).
Parallélisme massif d’un côté, atomisation et éclatement des centres de traitement et des entrées-sorties de l’autre… cette vision très science-fictionesque de l’informatique de demain n’est pas du goût de tout le monde. A commencer par les administrateurs d’infrastructures, qui y voient une perte d’influence et d’autorité –ainsi qu’une formidable gageure en matière de sécurité liée à la « dépérimétrisation » du matériel-. Les usagers, également, qui de manière instinctive, se méfient des processus décentralisés, des logiciels « expatriés » sur des datacenters et autres « nuages Internet ». Car qui dit dissociation des couches logicielles et matérielles, pense automatiquement « facturation à l’accès », sous quelque forme que ce soit. Des facturations dont le retour sur investissement est généralement aussi flou que douteux. Le modèle ASP fut un échec, partiellement pour cette raison. Les « solutions d’externalisation » actuelles commencent à révéler d’autres genres de défauts, notamment lorsque la propriété intellectuelle de l’entreprise fait partie des choses qui sortent des murs de la maison mère. Minori est probablement un très beau projet technique, mais son application marketing risquerait fort d’être pavée de chausse-trappes imprévisibles.
Dans une transaction de 217 millions d’Euros, dont 14,75 en cash, l’éditeur d’antivirus britannique Sophos absorbe l’Allemand Ultimaco, spécialiste du chiffrement de données et de la protection des équipements mobiles. L’acquisition ne devrait pas être finalisée avant octobre prochain.
C’est là une nouvelle opération de fusion-acquisition caractéristique de la guerre qui se déroule sur le terrain des DLP, les outils de « data loss prevention ». La cote des spécialistes du chiffrement est au plus haut. Checkpoint a ainsi mangé PointSec, pendant que McAfee assaisonnait SafeBoot, Prevensys, Citadel et Onigma à sa sauce et que Symantec s’offrait une tranche de Vontu ou que Trend Micro améliorait son ordinaire avec Provilla.
L’une des proies les plus charnues –et nécessairement l’une des plus convoitées- est encore indépendante. Il s’agit de PGP Corp.