Ici Londres, les fliqués parlent aux fliqués…

Juridique - Législation - Posté on 16 Avr 2012 at 8:21 par Solange Belkhayat-Fuchs

24 heures plus tôt, l’article de Guillaume Champeau aurait pu passer pour un poisson d’Avril de très mauvais goût. Londres, titre notre confrères du Numérama, va surveiller tous les appels et visites de sites Web. Un projet de loi conçu dans le but de profiler les communications des sujets de sa Gracieuse Majesté et ainsi établir une base de données des relations habituelles de chaque personne sur Internet. C’est avec de tels outils, et en vertu des textes Britanniques donnant à la police le droit d’arrêter quelqu’un sous prétexte de « légitime suspicion », que régulièrement des citoyens se font arrêter, emprisonner, spolier de certains de leurs biens.

Un article du Guardian se veut rassurant : le contenu des conversations ne sera pas écouté… seules les identités des correspondants serviront dans cette collecte d’information.

Mettons de côté l’aspect Orwellien d’un tel flicage et passons l’éponge sur cette disparition totale de l’intimité des communications. Et plaçons-nous dans le contexte d’une entreprise Française ou d’un collaborateur envoyé en mission Outre-Manche. Si ce texte est adopté, il faudra oublier toute confidentialité des réseaux d’affaire. La destination, la fréquence, la durée des communications dans des secteurs sensibles constituent des informations importantes, des indices capitaux en matière d’intelligence économique. A l’échelon d’une nation, cela devient de l’espionnage industriel extensif. Lorsque l’on rapproche cet éclairage et le fait que le Royaume Uni fait partie de l’alliance UKUSA, on est en droit de se demander si le rôle du Parlement Européen ne serait pas précisément de règlementer des initiatives aussi extrémistes.

Laisser une réponse