Mais quand donc va mourir XP !

Logiciel - Produits - Posté on 22 Oct 2008 at 8:29 par Solange Belkhayat-Fuchs

Computerworld publie le énième papier sur la fin annoncée du support de XP, mais en y ajoutant une information amusante : les pirates préfèrent XP à Vista. En effet, si l´on compare le volume des filières illicites de XP et de Vista, aucun rapport n´est possible : c´est bien le « viel » XP qui constitue le gros des ventes des circuits parallèles. L´auteur reprend les dires de Bonnie MacNaughton, un avocat de la firme, qui explique en substance : « si les pirates préfèrent encore diffuser de l´XP plutôt que du Vista, c´est que Vista intègre un nombre plus important et plus complexe de mécanismes de protection ». Il ne viendrait pas un instant à l´idée de ce ténor du barreau que les grandes filières de piratage suivent, comme tout le monde, la demande du marché, et il ne semble pas que Vista ait, jusqu´à présent, provoqué un raz de marée dans les demandes. Le jour où un Windows Seven offrira au public un Vista 2.0 plus ergonomique, plus adapté à la demande du public, faisons confiance aux pirates pour découvrir rapidement des mesures de contournement efficaces.

L´on pourrait également se poser la question de savoir si le retrait de XP ne serait pas la plus énorme erreur que pourrait commettre Microsoft. Oublions Vista, glissons même sur les promesses de « Seven », version qui ne sera capitale que par la réduction des péchés de son origine, et regardons en face l´avenir que nous promet Midori, alias Windows 8. Ce sera, nous assure-t-on, le Windows de rupture, celui par lequel l´on parviendra enfin à ne plus souffrir des héritages de la compatibilité ascendante. Oubliés les Winsocks explosifs, le GDI peau de chagrin, la gestion mémoire à décantation impossible à vidanger, l´interprétation des fichiers pif et com fossiles, les chemins en dur dans la bdr si ce n´est dans certaines dll, le DLL Hell, Burgermeister, les milliers d´horreurs passées dont les versions N+1 devaient respecter la « bug for bug compatibility ».

Car Midori -un peu plus que Seven- sera le noyau intégrant un moteur de virtualisation totalement transparent, celui qui permettra à l´usager de « conserver » ses vieilles applications et noyaux, tout en ouvrant la voie à une nouvelle génération de programmes conçus avec une approche de « développement propre », avec des règles de conception un peu plus normées qu´auparavant, étudiées pour des électroniques MultiCore/multiprocesseurs, et surtout qui n´auront pas, grâce à cette « conservation concurrente » offerte par la virtualisation, les héritages honteux des maladies génétiques passées.
Du passé faisons table rase
Foule esclave (du code), debout ! Debout !
Le monde va changer de base (système):
Nous ne sommes rien, soyons tout !
Eugène Pottier a certainement été beta-testeur de Windows 1.10.

Ca, c´est la version « propagande ». Et si ses concepteurs étaient franchement sincères, et compte-tenu de l´instinct de survie dont font preuve les vieux noyaux MS (Windows 98SE notamment), pourquoi n´accepteraient-ils pas qu´au lancement de Midori, les noyaux XP encore nombreux à tenir vaillamment leur rôle de noyau puissent y trouver une place, un endroit où ils pourront mourir dans la paix et la dignité ? Et quitte à faire de Midori un sac de noyaux, pourquoi ne pas prévoir dès à présent la place de celui qui, à moins d´un « miracle » et d´une « vague de fond Seven », sera encore et toujours le système favori des TPE, des artisans, des particuliers, des petits, des obscurs, des sans-grades de l´informatique bureautique, qui constitue tout de même près de 80 % du parc installé ?

Peut-être les avocats et les hommes du marketing de « Corp » devraient-ils, une fois n´est pas coutume, reconnaître que le piratage peut leur apporter quelque chose d´utile : le reflet du marché tel qu´il est, et non tel qu´il est rêvé du côté de Seattle.

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